Un jeune bourgeois Armand Duval est subjugué par la beauté de Marguerite Gautier, une prostituée (inspirée par la célèbre courtisane Marie Duplessis). Ainsi va se tisser le récit de La Dame aux camélias d’Alexandre Dumas, qui fut un roman avant ce devenir une pièce de théâtre. Au-delà du drame amoureux, la pièce est aussi un habile entrelacs de vérité et mensonge, de réalité et illusion.
Après Genêt et Fassbinder
Dans cette version au caractère contemporain, Arthur Nauzyciel, dont on a admiré les superbes adaptations de Jean Genêt (Splendid) et de Rainer Werner Fassbinder (Les larmes amères de Petra Von Kant), a souhaité faire apparaître les dimensions souvent masquées du texte originel, allant chercher parfois entre les lignes. La place de l’argent dans les rapports d’oppression et de soumission entre les hommes et les femmes; la dimension triviale du dialogue derrière un langage fleuri romantique ; comment une classe sociale, la bourgeoisie de l’époque (le Second Empire), a conçu pour ses propres divertissements cette machine infernale, la marchandisation du corps et en même temps sa moralisation. Autant de thèmes qui affleurent dans l’adaptation de Nauzyciel. Tout au long du spectacle, la dimension intime croise ainsi une dimension plus politique, tout autant que le spectacle se révèle entre lumière et ombre. Troublant.
Une équipe
Metteur en scène et comédien, Arthur Nayzyciel dirige actuellement le Théâtre National de Bretagne. Pour cette première création au TNB, il retrouve des acteurs fidèles: Marie-Sophie Ferdane et Mounir Margoum (La Mouette), Pierre Baux (Ordet). Et en invite d’autres qu’il dirige pour la première fois comme Joana Preiss, Hedi Zada, Océane Caïraty, Pascal Cervo et Guillaume Costanza. Autour de lui,également, des complices artistiques: Valérie Mréjen à l’adaptation, Pierre-Alain Giraud à l’image, Damien Jalet à la chorégraphie, Riccardo Hernandez à la scénographie, Scott Zielinski à la lumière, Xavier Jacquot au son, José Lévy aux costumes. Le théâtre, il est vrai, est d’abord le fruit d’un travail éminemment collectif. Celui d’une équipe…
Mardi 11, mercredi 12 et jeudi 13 décembre à 20h à la Maison de la Culture de Clermont, salle Jean-Cocteau. Spectacle proposé par la Comédie de Clermont.
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