Évoluant aux confluents des danses néoclassique, postmoderne et contemporaine, William Forsythe s’est imposé comme l’un des plus grands chorégraphes actuels. Né à New York, il a exploré en permanence les limites du mouvement et du spectacle chorégraphique, en portant une attention particulière à la scénographie. Créateur prolifique et inlassable, renouvelant le ballet classique, ses possibilités, son langage, sa théâtralité, il est l’auteur de plus d’une centaine de pièces. De nombreuses compagnies, à travers le monde, ont intégré ses œuvres à leur répertoire. C’est le cas de la Compañía Nacional de Danza de España, qui reprend trois de ses chorégraphies.
Technique, espace et virtuosité
Depuis 2011, celle-ci est dirigée par José Carlos Martinez, danseur étoile venu de l’Opéra Ballet de Paris. Naviguant entre grands classiques et écritures plus contemporaines, la troupe s’est emparée de trois pièces de William Forsythe: The Vertiginous Thrill of Exactitude, sur le final de la 9e Symphonie de Franz Schubert joue ainsi de la pure technique classique pour explorer d’autres champs chorégraphiques. Ici, les solos comme les pas de deux semblent repousser les limites de la virtuosité.
Une course poursuite
Artifact Suite révèle un travail de précision tant sur les lumières, le découpage de l’espace ou l’agencement du corps de ballet, un précipité chorégraphique entre vertige et poésie sur la musique de Jean-Sébastien Bach. Enfin, Enemy in the Figure, ballet noir et blanc, distille tours et pirouettes, courses et pliés. Les silhouettes des interprètes s’y déploient sur un décor ondulé et les danseurs semblent engagés dans une course poursuite avec leurs ombres. Un spectacle fascinant dans les pas d’un chorégraphe qui a marqué son temps.
« Une soirée avec Forsythe », dimanche 26 mai à 15h, lundi 27 et mardi 28 mai à 20h30 à la Maison de la Culture de Clermont (salle Jean-Cocteau). Spectacle proposé par la Comédie de Clermont scène nationale.
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