Françoise Civiale a accompli un parcours plutôt classique. Après des études en droit des affaires, et un parcours effectué dans une mutuelle, elle décide de s’orienter vers le secteur de la petite enfance. « J’étais déjà impliquée dans la gestion d’une crèche associative. J’avais constaté que les directeurs de crèche sont des spécialistes de la petite enfance mais qu’ils n’ont pas toujours des compétences en management et en gestion. C’est comme cela que j’ai eu l’idée de créer ma propre crèche d’entreprise » explique-t-elle.
Convaincre les entreprises
Précurseuse, Françoise Civiale décide de faire une étude de marché sur La Pardieu à Clermont-Ferrand. Elle prend son bâton de pèlerin, va à la rencontre des entreprises et de la CAF. Beaucoup de chefs d’entreprise la regardent un peu comme une bête curieuse car ils ne voient pas encore l’intérêt d’investir dans une telle structure. Le marché n’est pas prêt. Puis coup de chance, la pétillante jeune femme est repérée par Michelin qui a entendu parler de son projet. La première crèche d’entreprise d’Auvergne (en dehors de celle de Michelin) va pouvoir voir le jour non pas à La Pardieu mais sur la zone de Ladoux à Cébazat. Très vite, Titel, l’entreprise d’Isidore Fartaria rejoint l’aventure. Les Balladoux peuvent enfin sortir de terre en 2007 portés par la société Jour de crèche, le premier et l’unique créateur et gestionnaire de crèches d’entreprises en Auvergne, à cette époque.
Quatre crèches ont vu le jour
Aujourd’hui, Jour de crèche est à l’origine de quatre crèches d’entreprise : les Balladoux, les enfants du Parc situés sur le site de La Pardieu à Clermont-Ferrand, Tipipôle sur le Biopôle Clermont-Limagne à Gerzat et la petite dernière les Florentins située rue Lucie Aubrac, proche du quartier République de Clermont-Ferrand. Françoise Civiale gère 36 salariés et bientôt 40, avec l’ouverture prochaine de l’extension des Florentins, soit 15 places supplémentaires.
Les crèches d’entreprises fonctionnent comme des crèches municipales : c’est la Caisse d’allocations familiales qui fixe le tarif en fonction du revenu des parents et de leur quotient familial. Les entreprises réservent leur place à l’année. Une place coûte 350 € à l’entreprise pour un enfant à temps plein. Mais celle-ci dispose d’un crédit d’impôt de 50 %.
Françoise Civiale est soit prestataire de service, soit gestionnaire. Elle est capable de faire construire la crèche, de former les équipes, de gérer l’établissement et d’accueillir les familles. Et même si les enfants évoluent dans un cadre collectif, elle met tout en oeuvre pour que chaque enfant bénéficie d’un accueil personnalisé (température des biberons, respect des heures de sieste, etc).
Pour l’entreprise, investir dans un crèche d’entreprise est un formidable levier pour le recrutement. Cela donne également une bonne image de l’entreprise et permet de fidéliser les salariés.
Pour les salariés, c’est un gain de temps car ils n’ont pas à multiplier les trajets pour déposer leurs enfants. Ils bénéficient de tous les avantages d’une structure professionnelle qui accompagne le développement de l’enfant et sa santé. Les structures disposent d’un médecin. Les salariés ont aussi à leur disposition une plus grande amplitude horaire que les crèches municipales. C’est le revers de la médaille : les salariés en contrepartie s’investissent plus dans leur travail.
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