Les créations numériques intègrent désormais le patrimoine qui, ainsi, n’est pas constitué seulement de vieilles pierres, d’architectures, de lieux emblématiques ou plus secrets.
En 2011, Vidéoformes a produit l’oeuvre Under the Centipede Sun de l’artiste Mihai Grecu avec le concours de co-producteurs européens engagés dans un même projet de contribution à la constitution d’un patrimoine numérique. L’association, qui organise le festival éponyme, propose, huit ans après, de voir ou revoir cette création dans un temps nouveau. L’occasion de la découvrir, peut-être, sous un éclairage différent ou avec une lecture autre.
No man’s land
Au fur et à mesure d’Under the Centipede Sun, Mihai Grecu décrit un no man’s land qui porte les stigmates d’un conflit militaire anonyme. Dans cette zone liminale, les traces laissées par les forces destructrices réinventent le paysage – elles déplacent les montagnes, noircissent le ciel, provoquent des tempêtes de sable. Telles des cicatrices sur une peau ou des blessures sur un corps, les impacts laissés par les bombes et les tirs d’artillerie témoignent de violences récentes. Les traces semblent orchestrées par des forces invisibles en une mystérieuse chorégraphie, comme si elles se livraient à un vaste rituel s’après-guerre.
Des voyages visuels et poétiques
Né en Roumanie en 1981, en pleine ère Ceausescu, Mihal Grecu oscille entre art vidéo, cinéma et animation 3D. Ces voyages visuels et poétiques mêlent différentes techniques et styles. En 2007, Vidéoformes l’a récompensé pour sa vidéo UNLITh. Depuis, il a accumulé les prix pour chacune de ses vidéos suivantes.
Exposition les samedi 21 et dimanche 22 septembre de 14h à 19h à la Chapelle de l’Oratoire, 14 rue de l’Oratoire à Clermont. Proposé par Vidéoformes dans le cadre des Journées du Patrimoine et des parcours Effervescences.
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