Les marchés aux animaux chinois sont une sordide réalité connue des animalistes, et sans doute aussi des touristes. L’on y trouve des individus d’espèces de toutes sortes, y compris sauvages, vivants ou morts, qui, selon les critères d’une certaine Chine « traditionnelle », présentent des intérêts divers.
Pensée magique et panacée coûteuse
Les pangolins, petits mammifères à écailles, y ont bien entendu leur place. Leur carapace représente leur seule défense contre les prédateurs. Mais pas contre le prédateur suprême, l’homme.
Une fois le pangolin capturé (ce n’est, paraît-il, pas très compliqué), il est ébouillanté vivant. On récupère ensuite à peu près tout : sa chair, ses écailles, son sang, même les fœtus ont leur utilité. Ce que l’on ne mange pas entre dans la composition des recettes plus que douteuses de la pharmacopée extrême-orientale. C’est que le pangolin posséderait des vertus anti-inflammatoires, anti-coagulantes, anti-ceci et anti-cela… N’en jetez plus. La pensée magique fait des prouesses : un tel animal peut être vendu jusqu’à 5.000 euros !
Un « réservoir » inattendu
Ce qui est rare est cher. Et justement, le pangolin se fait rare. Inscrit en 2016 à l’annexe I de la CITES, il serait aujourd’hui en voie d’extinction. Il excite les convoitises : il remporte le triste record de l’animal le plus braconné au monde (environ 200.000 individus par an). Il est inoffensif et se reproduit peu : pas plus d’un petit chaque année.
Et voilà que, tout à coup, il se met à montrer les dents. Il serait le « réservoir » du redoutable Covid-19, devenu en quelques semaines la hantise des pays du monde entier. Ainsi, le petit pangolin, fragile, oublié, exploité jusqu’à l’os, serait devenu la menace ultime d’une humanité aux pieds d’argile… Vengeance pour tout ce qu’on lui fait subir ? Difficile d’imaginer ces animaux sans la moindre défense fomenter des plans machiavéliques pour faire payer à l’homme ses crimes. Justice immanente, alors ? Allez savoir…
En tout cas, il y a fort à parier que le petit pangolin n’en retirera, hélas, aucun bénéfice. Pourchassé, massacré, il l’est et il le sera encore davantage. Qu’on l’apprécie ou qu’on le rejette, sa seule vocation serait, à ce qu’il semble, de se faire assassiner. D’ici quelques années, le Covid-19 sera peut-être encore parmi nous, mais le petit pangolin, lui, où sera-t-il ?
Je ne sais pas combien de personnes auront lu cet article, mais pour résumer, disons que notre société est devenue la pire des espèces.
Heureux d’avoir choisi de ne pas engendrer de progéniture… Mais que pourrions-nous donc leur laisser si ce n’est qu’une planète dévastatée ?
Entièrement d’accord, et j’ai souvent honte d’appartenir à l’espèce humaine. J’aime surtout les autres espèces, animales, végétales…. et je ressens une peur grandissante envers « l’humain » qui de surcroît se reproduit massivement et
n’inculque pas les vraies valeurs (amour, respect etc…) à sa progéniture. Franchement l’homme est diabolique…
Que soient bénis tous ceux qui luttent pour protéger les autres espèces.
Merci Josée,
tes mots sont le reflet de cette triste réalité qu’est la cruauté des hommes dits humains envers des êtres sensibles, fragiles, innocents…
Quand arrêteront ils de tuer, massacrer
Notre combat contre ces injustices est loin d’être terminé !