Comme de nombreuses communes, Clermont a lancé un plan de sobriété énergétique pour réduire sa consommation. L’objectif de la municipalité est clair, il s’agit d’accélérer la transition afin de contenir les dépenses d’argent public qui pourraient exploser, dans un contexte géopolitique incertain, et en même temps, jouer la carte d’une certaine frugalité indispensable pour la défense de l’environnement. Dans ce cadre, à partir du samedi 29 octobre 2022 à minuit, la ville va éteindre l’éclairage public entre 00h00 et 06h00 du matin sur une bonne partie de son emprise territoriale. Cependant, face à des enjeux de sécurité ou d’activités, des secteurs feront exception. Ainsi le centre ville et l’axe du tramway resteront éclairés comme ils le sont aujourd’hui.
Montrer l’exemple
L’objectif de cette mesure est de réduire la consommation électrique de 20 %, sachant que la facture annuelle en électricité pour le seul éclairage public est de 1,5 million d’euros. Si le prix de la fourniture continue de grimper cette baisse sera donc appréciable ce qui ne signifie d’ailleurs pas que la dépense sera obligatoirement orientée à la baisse. Cette mesure, va sans doute générer quelques mécontentements, mais des études ont montré que les communes qui pratiquent déjà l’extinction n’ont pas constaté de hausse des faits de délinquance ou du nombre d’accidents de la circulation.
Cette décision possède également une vertu pédagogique, la municipalité voulant servir d’exemple aux citoyens qui, eux aussi, sont appelés à la raison pour leur consommation électrique.
Clermont ville innovante depuis 2013
Sur le plan de la gestion de l’éclairage public, Clermont était déjà en avance et même cité en exemple à de nombreuses reprises au niveau international. En effet, depuis 2013, a été déployé un système innovant de télégestion qui permet de baisser jusqu’à 70 % l’intensité des quelques 19.140 points lumineux de la ville durant la nuit. Les économies d’énergie concernant le poste éclairage public sont donc depuis longtemps à l’ordre du jour et restent d’actualité avec un rééquipement régulier des lampadaires équipés d’ampoules LED, beaucoup moins énergivores. À ce jour, plus un quart des points lumineux clermontois ont été remplacés.
Lutter contre la pollution lumineuse
Si l’extinction de l’éclairage public est destiné prioritairement à contenir les dépenses, l’écologie en ressort gagnante. En effet couper l’éclairage public permet de réduire le phénomène de pollution lumineuse, pollution qui intervient lorsque l’homme provoque, directement ou indirectement, un effet négatif sur son propre équilibre. L’intrusion lumineuse et l’absence de noir en période nocturne peut provoquer des changements dans le métabolisme des cellules, par diminution de la production de mélatonine. Chez les êtres humains, ces changements peuvent impacter le cycle de la digestion, et engendrer des maladies telles que l’obésité, le diabète et certaines maladies cardiovasculaires. Pour la faune, les répercutions de la pollution lumineuse sont diverses et nombreuses. Par exemple, elle désoriente les oiseaux migrateurs et les fait s’écraser sur des bâtiments éclairés, elle perturbe le cycle de vie des animaux nocturnes, elle attire des insectes nuisibles pour l’homme… et plus poétiquement empêche de regarder les étoiles.
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