Le 28 octobre 2017, les clermontois découvraient 7 jours à Clermont, un nouveau web média de proximité, imaginé par Marc François, Olivier Perrot et Roman Cassanas qui partageaient, tous trois, l’envie de porter un autre regard sur la métropole clermontoise. Les membres de ce trio possédaient chacun des compétences différentes mais complémentaires pour mener à bien un projet atypique de média 100% numérique avec du contenu proche de la presse écrite complété de multimédia. En ce jour anniversaire, nous avons décidé d’inverser les rôles. Roman, le développeur-webmaster a enfilé une casquette de journaliste pour interroger Olivier qui dirige 7 Jours depuis que Marc s’est éloigné de l’aventure, faisant jouer ses droits à « pétanquer » quotidiennement tout en gardant le rôle d’éditorialiste.
Roman Cassanas : Quel regard portes-tu sur notre aventure commune ?
Olivier Perrot : Un regard très positif. Cela a été, et reste, comme tu le dis, une aventure qui n’est pas sans rappeler celle que j’avais vécu à l’époque des radios libres dans les années 80, comme Marc d’ailleurs puisqu’il avait fait un passage sur Station Mu, si ma mémoire est bonne. Dans le monde des médias c’est toujours passionnant de démarrer d’une feuille blanche est d’imaginer un nouveau support avec beaucoup de liberté et de recul. Cela permet de s’affranchir des conventions en sachant ce que l’on a envie de faire et de ne pas faire, en gros imaginer un média inscrit dans la modernité.
R.C : Avec le recul tu penses que le numérique était un bon choix ?
O.P : Sans aucun doute. Le papier est tellement concurrencé par le web et si cher à produire que le choix s’est imposé naturellement. Avec un recul de 5 ans, j’estime que ce choix était le bon. Notre cœur de cible est ultra connecté et les générations en devenir n’utilisent rien d’autre que le web autant pour se divertir que s’informer.
R.C : Le fait que 7 jours soit 100% numérique a une influence sur le contenu ?
O.P : Oui et non. Oui dans le sens où il nous permet d’être ultra réactifs sur le traitements de certaines informations, mais aussi d’avoir recours à plusieurs formats de traitement. Non, parce que travailler en numérique ne nous empêche pas de publier des articles de fond. Le format long reste indispensable pour relater et expliquer des choses qui méritent de l’être.
R.C : Que penses-tu de l’importances prise par les réseaux sociaux ?
O.P : Là encore, il n’y a pas de réponse vraiment tranchée. Les réseaux sont un espace de liberté d’expression et c’est tant mieux. Revers de la médaille, tout le monde peut y raconter n’importe quoi sans le filtre du travail journalistique. Lorsque les réseaux supplantent les médias en audience cela pose un réel problème parce que fakenews et désinformation biaise la réalité. L’importance qu’ils prennent notamment chez les plus jeunes nécessiterai, selon moi, un programme d’éducation aux médias conséquent.
R.C : Tu ressens cela y compris dans le traitement de l’info locale ?
O.P : Oui. J’ai identifié un certains nombre de thèmes qui déclenchent quasi systématiquement des réactions « contre » avec des arguments assez légers. Du coup cela pose la question de la perte de crédibilité de ce que nous produisons.
R.C : et selon toi, quel serait le remède ?
O.P : Je ne sais pas s’il existe un remède… de toute façon 7 jours versus Tik Tok ou Facebook est un combat inégal et sans issue. Alors je le répète chaque fois que je le peux, il ne faut pas consulter les médias numériques en passant exclusivement par les réseaux sociaux mais se connecter directement sur les sites eux-mêmes, et cela pour plusieurs raisons : On évite ainsi que les algorithmes décident de ce qui doit être lu en fonction des profils, on ne loupe aucun article publié et on garde son libre arbitre en absence de commentaires.
R. C : A propos des articles comment s’opère le choix des sujets ?
O.P : Notre premier slogan était « regarder la métropole clermontoise autrement », cela reste encore notre ligne. L’idée est de trouver des angles différents, parler des choses dont nos confrères ne parlent pas toujours. Mais il apparaît que certains sujets que l’on pourrait qualifier d’institutionnels, doivent être traités par 7 Jours à Clermont car ils témoignent de l’évolution de la ville et des communes de la métropole. Et puis il y a aussi les grandes thématiques que nous avions ciblées dès la création du média car elles nous semblent fondamentales : l’écologie, la cause animales, la culture…tous ces domaines qui méritent un minimum d’engagement de la part d’un média.
R.C : Au bout de 5 ans tu n’as pas l’impression de tourner en rond ?
O.P : Franchement pas du tout. Evidemment il y a une certaines récurrence des sujets parce que la vie d’une ville est rythmée par de grands rendez-vous que nous ne pouvons pas ignorer, à nous de trouver à chaque fois une manière différente d’en parler. Depuis la création de 7 Jours nous avons publié pas loin de 6 000 articles et nous sommes très loin de parler de tout. Il y a encore énormément de matière à traiter au regard des mutations de Clermont qui n’a jamais autant évolué qu’en ce moment… et ce n’est pas fini. Un peu comme 7 Jours…
BRAVO !