Clermont, ce matin, avait des allures de villes confinées. Peu de gens dans les rues, contrairement aux samedis habituels. Parmi les quelques badauds, certains étaient à la recherche d’un café d’autant que la météo incitait à s’installer sur une terrasse. Et là, la confusion la plus totale régnait. De nombreux établissements sont fermés, d’autres brasseries ont ouvert leur porte, à l’image de café-restaurant du Plateau central. « Nous sommes ouverts mais ne pouvons servir de consommation. Ce sera juste autorisé dans le cadre du repas de midi » nous apprend une serveuse, pas très sûre d’elle, néanmoins. Un peu plus loin, un établissement plus hospitalier. Quelques clients ont obtenu leur « petit noir » du matin. Mais le patron avoue être dans l’inconnu et alerte ses clients. « On vous sert ce matin mais demain, ce ne sera peut-être plus possible. En fait, on ne sait pas, on ne nous a rien expliqué clairement » précise-t-il. Et d’ajouter, pas très optimiste. « On a joué le jeu des mesures et de la distanciation sociale pendant des mois et là, brutalement, on risque de venir nous assommer de nouveau. Si c’est le cas, autant tout fermer pour de bon. »
Une chose est sûre…
La préfecture du Puy-de-Dôme, pour sa part, précise que : « tous les établissements qui pratiquent la vente de boissons alcoolisées à titre principal doivent fermer ». En ajoutant : « Les « bars à chicha » sont également fermés au public en raison de la nature de leur activité. » Et pour justifier cette mesure, elle explique : « dans ces établissements, il est plus difficile de restreindre les mouvements et les contacts entre clients de groupes différents. La propagation du virus y est plus probable, et les enquêtes contacts plus délicates à réaliser. » A la lumière de ces « éclaircissements », les choses restent un peu obscures…
Une chose est sûre : ce soir à partir de 21h, la ville connaîtra sa première nuit complète de couvre-feu depuis la seconde guerre mondiale. Il faut le vivre pour le croire.
On peut dire que cette crise sanitaire, si tant est on puisse la qualifier de cette manière – en réalité, seuls les CHU sont en pénurie de lits… et alors ? La faute à qui ? Que font les autorités depuis six mois ? Bref…
Bien évidemment, d’un côté, je trouve désolante la situation des restaurateurs, gérants de brasserie / d’hôtels, et autres bistrotiers, autant je me demande s’ils n’ont pas été un peu… innocents d’avoir signés en mai dernier le premier protocole sanitaire. Pourquoi ?
En fait, que pensaient-ils que cela allait engendrer, sinon que de faire fuir les clients, et le business d’affaires en particulier ? Il est certain qu’ils n’avaient certainement pas le recul nécessaire pour évaluer les coûts de la mise en place de plexiglass, l’obligation du marquage au sol, et autres stupidités, mais quand même !
Il n’était pas difficile d’anticiper que certains clients seraient reboutés d’être dans un environnement pareil, que l’expérience deviendrait insoutenable.
Je dis que peut-être aurait-il mieux valu que les syndicaux et représentants du GNI-HCR ne signent pas cet accord. Devant une telle prise de position, l’Etat aurait permis ou non à ces professionnels de continuer leurs activités, mais ce qu’il y a de certain c’est que les restaurateurs et hôteliers n’auraient pas investi autant d’argent pour des mesures qui, au final, ne les ont pas protégés de mesures encore plus restrictives. La preuve !…
Alors quand en plus, les représentants de l’Union Régionale des Professionnels de Santé (URPS) des médecins libéraux Auvergne-Rhône-Alpes, appellent à l’instauration d’un couvre-feu total le week-end, et resserré à 19 heures en semaine pour ralentir la montée du virus, on se dit que certains professionnels peuvent d’ores et déjà mettre les clés sous leur paillasson.