Écouter l'article
L'Essentiel
L'équipe, dirigée par Grégory Proment et Sébastien Mazeyrat, a une fois de plus montré un manque de conviction et d'intensité, avec seulement deux tirs cadrés durant le match.
Cette défaite souligne un manque de réalisme et d'efficacité, laissant Clermont dans une dynamique inquiétante alors qu'il n'a pas gagné ses quatre derniers matchs.
Malgré une possession record de 74 % et un nombre supérieur de situations offensives (17 touches dans la surface adverse contre 13), les Auvergnats ont confirmé leurs difficultés du moment.
Si, l’équipe de Grégory Proment et Sébastien Mazeyrat, battue pour la deuxième fois d’affilée, semble trouver une forme de capacité dans la préparation, elle reste toujours aussi défaillante dans les zones de décision.
Une promesse d’avant-match aussitôt démentie
Avant la rencontre, Grégory Proment avait fixé le ton : « Une bonne équipe ne perd jamais deux fois de suite. »
Ces mots, lourds de sens, visaient sûrement à mobiliser un groupe en quête de certitudes après une série de trois matchs mal négociés.
Mais dès le coup d’envoi, la réalité s’est chargée de placer le curseur du niveau actuel du CF63.
À peine quatre minutes de jeu, et le FC Annecy avait déjà frappé. Et face à un Clermont Foot chroniquement incapable de marquer, qui lag à la construction malgré quelques éclairs, c’est presque l’assurance d’avoir déjà gagné.
Sur leur première offensive, les hommes de Laurent Guyot transpercent donc la défense clermontoise : une relance approximative de Caufriez, un Boto en retard sur son vis-à-vis, et une frappe de Rowe qui finit sous la barre de Guivarch (0-1, 4e).
Le plan de jeu clermontois se retrouve, comme d’habitude, compromis bêtement.
On aurait pu penser que cette ouverture du score précoce allait réveiller un vent de révolte chez les clermontois. Il n’en a rien été.
Annecy, bien regroupé, s’est contenté d’attendre, laissant les Auvergnats s’enfermer dans une possession molle sans conséquence sur le score. Une nouvelle fois, le CF63 s’est montré dominateur dans les chiffres de préparation d’actions, mais impuissant dans les zones de vérité.
Possession stérile et occasions manquées
Le scénario s’est ensuite répété, presque mécanique.
Clermont tient le ballon (74 % de possession), fait circuler, combine… mais sans percussion.
Les occasions se comptent sur les doigts d’une main, cinq exactement — autant que leurs adversaires, qui ont pourtant eu le ballon beaucoup moins souvent.
La plus nette intervient à la 29e minute : sur un beau jeu en triangle et un excellent service de Baallal, Socka file seul au but, mais décroise trop sa frappe.
C’est le tournant du match, celui qui aurait pu relancer la soirée.
Plus tard, à la 48e, Caufriez croit égaliser de la tête avant que l’arbitre ne signale une faute sur un défenseur d’Annecy.
Le reste du match s’est résumé à une succession de demi-situations : Ackra à l’heure de jeu, Camblan à la 85e, puis Baallal et Salmier dans le temps additionnel (90e+3 et 90e+4).
Pratiquement aucune de ces tentatives n’a trouvé le cadre ni trompé Escales. Pendant ce temps, Annecy, discipliné et patient, s’en remettait à la rigueur de ses lignes et à la gestion des temps faibles.
Un contraste physique saisissant
L’un des éléments les plus marquants de la rencontre se trouve dans les chiffres physiques.
Clermont a couru, certes, mais sans intensité suffisante : 605 courses à haute intensité, contre 873 côté annécien.
L’écart est considérable et symbolique d’un problème profond : celui de l’engagement.
Associé aux 13 kilomètres parcourus de moins qu’Annecy sur l’ensemble de l’équipe, cela est parlant : Clermont a fait courir Annecy, mais sans grande conviction.
Le FCA a remporté 54 % des duels, montrant une supériorité constante dans les contacts et les secondes balles.
Le CF63, à l’inverse, n’a gagné que 46 % de ses confrontations directes. Une donnée qui traduit bien plus qu’un déficit d’énergie : c’est un manque de conviction.
Cette différence de rythme et d’impact s’est ressentie sur toute la durée du match.
Les joueurs offensifs clermontois, souvent isolés, étaient trop loin pour appuyer le pressing ou reprendre les ballons déviés.
Camblan et Bamba, par exemple, ont multiplié les courses sans jamais pouvoir combiner efficacement avec Socka.
Et que dire des placements dans la surface sur les centres (cataclysmiques).

Les chiffres racontent l’histoire vraie
En apparence, tout indique un Clermont dominateur.
17 touches dans la surface adverse contre 13, 74 % de possession, un xG de 0,62 contre 0,34 pour Annecy.
Mais derrière ces statistiques (flatteuses) se cache une impuissance chronique à transformer la possession en réel danger.
Avec seulement 25% des passes dans les trente derniers mètres d’Annecy (37% dans le camp clermontois et 38% dans la zone médiane), autant dire que les défenseurs annéciens pouvaient sortir le pop-corn.
Autre chiffre notable : les Clermontois ont tiré dix fois, soit seulement une de plus que leur adversaire.
Trop souvent, ces rares situations se sont éteintes sur des contrôles ratés, des passes approximatives ou des centres mal ajustés – quatre seulement ont trouvé preneur sur vingt-trois tentatives.
Cette inefficacité offensive rappelle que la quantité d’occasions ne vaut rien sans précision technique et lucidité dans le dernier geste.
Annecy, lui, a fait le strict nécessaire. Quatre frappes cadrées (contre 2 pour Clermont !), un but. Et une discipline tactique qui a rendu vaine toute tentative de déstabilisation.
Les chiffres disent bien ce qui se passe : Clermont a eu le ballon, mais Annecy a eu le contrôle total du rythme du match.
Les défaillances individuelles s’accumulent
Difficile de pointer un seul responsable dans cette nouvelle déconvenue tant les erreurs ont été partagées.
Derrière, Caufriez a vécu une soirée loin des standards attendus pour un joueur de ce calibre : relance manquée à l’origine du but, six duels perdus sur huit, et une impression de fragilité permanente.
À ses côtés, Boto n’a guère fait mieux, battu deux fois en un contre un (pire total du match) et souvent pris de vitesse dans le couloir.
Au milieu, Gastien a souffert du pressing adverse, Bamba a alterné l’excès d’engagement et la maladresse, tandis que Socka et Ackra ont manqué les rares opportunités nettes qui s’offraient à eux.
Dans un contexte où la moindre approximation se paye cash, ces manques individuels ont coûté cher.
Guivarch, enfin, n’a pas non plus rassuré : battu sur une des rares frappes cadrées du match, il a, à nouveau, un chiffre négatif pour les “buts évités” (-0,36). Ce qui est relativement inhabituel pour lui mais plus fréquent ces derniers temps.
La sensation d’une équipe qui doute collectivement et s’enlise individuellement commence à poindre.
Quelques lueurs malgré tout
Mais si l’on pointe les problématiques récurrentes (avec la forte sensation d’écrire le même article à tous les matchs depuis 2 ans), tout n’est pas à jeter.
Dans ce marasme, certains ont tenté de surnager avec plus ou moins de réussite.
Camblan, par exemple, s’est distingué par son activité : 86 courses à haute intensité (clermontois numéro un), deux tirs, six ballons touchés dans la surface. Il a été l’un des rares à bousculer la défense adverse, même si ses deux hors-jeu évitables et son unique centre réussi sur six tentés rappellent les limites du jour.
Baallal, lui, s’est montré à la hauteur de son rôle de liant. Auteur du plus grand volume de course (11,8 km), il a subi quatre fautes, joué douze duels (mais moins de la moitié gagnée : cinq) et initié la principale occasion du match. Son implication n’a pas suffi à inverser la tendance, mais elle souligne une volonté de bien faire.
Ces performances isolées ne changent toutefois rien au constat d’ensemble : l’équipe manque de repères, de liant et de conviction.
Quelques individualités peuvent s’agiter sur un match, mais sans coordination collective, leurs efforts se perdent dans le vide.
Le signal d’alarme est (déjà) enclenché
Au-delà du score, c’est la dynamique qui inquiète.
Clermont n’a remporté aucun de ses quatre derniers matchs, et les signes de décrochage se multiplient.
L’équipe semble jouer sans rythme, sans confiance, et parfois même sans capacité à maîtriser un plan de jeu.
La possession, censée être un outil de contrôle, devient un fardeau lorsqu’elle ne s’accompagne pas d’intention.
Le bloc-équipe, souvent étiré, laisse les offensifs isolés. Les transitions sont lentes, les passes peu tranchantes, et les montées des latéraux trop timides pour peser sur le couloir adverse.
Les Clermontois donnent l’impression d’un groupe coupé en deux : un milieu qui recule pour donner de l’assise à une défense laborieuse, une attaque qui décroche tant bien que mal, et entre les deux, un vide que personne ne comble ou des passes longues approximatives.
Les propos de Proment avant le match résonnent amèrement.
Cette équipe, en l’état, ne montre ni les réflexes ni la constance d’une formation sûre de ses forces.
Les résultats corrects du début de saison, appuyés sur des détails favorables, masquaient une réalité statistique désormais éclatante : Clermont ne produit pas assez, ne maîtrise rien et ne semble pas avoir la flamme pour l’écusson.
Le réalisme, l’arme manquante
Cette défaite 0-1 contre Annecy, plus qu’un simple revers, est un révélateur.
Le CF63 domine, mais ne fait jamais mal. Il paraît en contrôle, mais ne tente rien.
Ses chiffres – 74 % de possession, 17 touches dans la surface adverse, 46 % de duels gagnés pour 2 tirs cadrés – traduisent un paradoxe : une équipe qui joue sans essayer de s’imposer.
Annecy, plus pragmatique, n’a eu besoin que d’une demi occasion pour s’imposer.
Clermont, lui, a tout eu sauf l’essentiel : la justesse (qu’il semblait pourtant avoir trouvé en début de saison, lui permettant de prendre des points dans des situations compliquées) et la détermination.
Lors du prochain match, à Guingamp, l’heure ne sera plus aux promesses, mais aux actes.
Le maintien en Ligue 2 BKT n’est pas encore en jeu, mais si rien ne change, il pourrait bientôt devenir la seule bataille réaliste.
Voir la réaction de Grégory Proment
Clermont – Annecy : Le résumé vidéo
Le meme de la 10e journée













quand certains joueurs gagnent 150k euros par mois,c est une honte lorsque l,on voit le résultat !!!