Accueil » Culture » « Chroniques de Francine R., Résistante et Déportée », une BD, une exposition
Illustration Boris Golzio
Illustration Boris Golzio
Culture Histoire

« Chroniques de Francine R., Résistante et Déportée », une BD, une exposition

Jusqu'au 1er juillet, le Musée de la Résistance, de l'internement et de la déportation à Chamalières présente l'exposition, "Chroniques de Francine R., Résistante et Déportée", élaborée par Boris Golzio et tirée de son roman graphique éponyme.

Le 6 avril 1944, non loin de Roanne, à Pouilly-sous-Charlieu, dans la Loire, la Gestapo arrête Francine Rivollier et sa sœur Marie-Louise pour des faits de résistance commis par leur frère Joannès.
Six enfants, trois garçons et trois filles, composent la famille Rivollier. À la mort des parent, la fratrie est accueillie par les grands-parents bien que la grand-mère n’y soit pas très favorable. Frères et sœurs vivent bien pauvrement, mais ils échappent au moins à l’Assistance. Durant la guerre, les frères prennent le maquis et les sœurs les informent discrètement des mouvements des Allemands, jusqu’à ce 6 avril 1944.
Francine Rivollier et Marie-Louise sont conduites à Roanne pour y être interrogées. Malgré les coups assénés, les sœurs ne craquent pas et ne divulguent rien. Elles sont transférées dans une prison stéphanoise, au fort de Romainville puis déportées au camp de concentration de Ravensbrück. Le voyage de deux jours est horrible, les sœurs se retrouvent dans un wagon de marchandise où les Nazis ont entassé 120 personnes, privées d’eau, un simple baquet servant de sanitaire au milieu du wagon.

Passage à Ravensbrück

Le voyage les conduit au camp de Ravensbrück où elles subissent les humiliations habituelles réservées aux néo-arrivants. On donne à Francine la tâche de déshabiller des mortes, avant le four crématoire, afin que leurs habits soient attribués aux nouvelles. La mission est parfois traumatisante  car « il y a des femmes qui bougent encore »… Elle échappe de peu à la chambre à gaz, désignée cobaye pour des expérimentations médicales. Puis vient la séparation des sœurs. Marie-Louise est envoyée à Hanovre, Francine au camp de Watenstedt-Leinde afin de travailler dans une usine d’armement. Les conditions des travailleuses sont indignes, mais elle résiste jusqu’à la libération du camp par les armées danoise et suédoise en avril 1945. Elle passe quelques temps en Suède pour examens médicaux et soins avant de retrouver Paris et son grand-père en juillet. Ce dernier décédera quelques semaines plus tard, après avoir retrouvé sa seconde petite-fille. Francine Rivollier meurt en mars 2003, après avoir transmis ses mémoires à Boris Golzio qui publiera une BD sur son histoire, 14 ans plus tard…

Chroniques de Francine R., Résistante et Déportée

Album "Francine R."
Album « Francine R. »

Francine Rivollier a évoqué son parcours de déportée dans un long entretien accordé à Boris Golzio, auteur de bandes dessinées et illustrateur, qui publie également sous les pseudonymes de Du Vigan et de Walter. L’auteur a gardé ce récit pendant plus de 10 ans avant de se décider à retranscrire la parole de Francine dans un récit de BD dont le dessin « se fait le plus neutre et naïf possible afin de rendre l’horreur supportable ». Le texte n’est composé que par la voix de Francine, dans son langage à elle, brut, avec hésitations et tremblements afin de « respecter la vérité ontologique de ses propos et de rendre compte de la meilleure manière possible ce que fut la vie de cette femme ». Il adresse d’ailleurs un avertissement aux lecteur, expliquant que la syntaxe est celle du langage parlé, parfois modifiée pour une meilleure compréhension mais toujours dans le stricte respect du récit. Boris Golzio s’est autorisé quelques ajouts, destinés à une mise en perspective historique.

Une exposition au Musée de la résistance et de la déportation de Chamalières

Le musée de la Résistance, de l’Internement et de la Déportation présente actuellement l’exposition temporaire : Chroniques de Francine R., Résistante et Déportée, élaborée par Boris Golzio et tirée de son roman graphique éponyme. Elle retrace, avec pudeur, l’histoire véridique de Francine Rivollier pour être accessible au plus grand nombre. L’authenticité du propos est soulignée par la possibilité d’écouter les enregistrements audios de Francine R. et de visualiser une petite vidéo, reconstituant en trois dimensions le camp de concentration de Ravensbrück. Cette exposition et le roman graphique de Boris Golzio constituent des outils de transmission de l’histoire de cette femme, dont le destin ressemble, sans doute, à celui  de centaines de milliers d’autres.
Des visites guidées et commentées ont lieu deux fois par mois au Musée, afin d’accompagner les visiteurs qui le souhaitent vers une approche plus pointue et plus documentée.

Exposition Francine R.

Chroniques de Francine R., Résistante et Déportée, élaborée par Boris Golzio  jusqu’au 1er juillet 2023 : Horaires   d’ouvertures : du lundi au samedi, de 13h à 18h. Matinées réservées aux groupes et scolaires. Fermé les dimanches et   jours fériés.
 Musée de la Résistance, de l’internement et de la déportation, 7 place Beaulieu à Chamalières. Renseignements et  réservations : 04 43 76 23 34 – musee.resistance@clermontmetropole.eu

L'arrestation / illustration Boris Golzio
Mots-clés

À propos de l'auteur

Olivier Perrot

Pionnier de la Radio Libre en 1981, Olivier Perrot a été animateur et journaliste notamment sur le réseau Europe 2 avant de devenir responsable communication et événements à la Fnac. Président de Kanti sas, spécialisée dans la communication culturelle, il a décidé de se réinvestir dans l'univers des médias en participant à la création de 7jours à Clermont.

Commenter

Cliquez ici pour commenter

Sponsorisé

Les infos dans votre boite

Sponsorisé