Le circuit de Charade est un monument historique. Construit en 1958 autour du puy de Gravenoire, il a accueilli sur son tracé initial de 8km055, les plus belles heures des compétitions auto et moto des années 60 à 70. Devenu inadapté entre autres sur le plan de la sécurité, le circuit de montagne été progressivement délaissé par les compétitions internationales au profit de circuits plus courts, plus plats et offrant une meilleure sécurité. Malgré des transformations et une réduction à 4km à la fin de la décennie 80, il n’a jamais retrouvé le top niveau des compétitions mais il a conservé une aura extraordinaire auprès des pilotes et du public. Il reste d’ailleurs un magnifique spot pour les manifestations rassemblant les véhicules historiques de compétition. Comme de nombreux autres circuits il a également fait les frais de la lutte contre le bruit et s’est retrouvé bridé à seulement 10 journées d’exploitation par an pour des manifestations affolant le sonomètre.
De l’inquiétude à l’espoir
Propriété du département du Puy-de-Dôme, le circuit a suscité de nombreuses questions sur son exploitation et son avenir tout en restant un sujet de passion et de nostalgie. Pas toujours inscrit dans le cahier des priorités politiques, Charade a maintenu malgré tout, un programme d’activités et de rendez-vous populaires en tenant compte d’obligations quelque peu restrictives. Et puis la transition écologique est arrivée et, avec elle, le développement de la mobilité respectueuse de l’environnement. Faire revivre de temps en temps le passé et exploiter la piste en faisant tourner des véhicules non polluants et non bruyants, allait devenir programme idéal pour que le circuit affronte l’avenir avec sérénité et sans renier son riche passé.
Une idée ambitieuse : le e.circuit
L’équipe du circuit réunie autour de son directeur Romain Sellier s’est lancé comme défi de faire de Charade le premier circuit électrique du monde au sein d’un département engagé sur la voie de l’énergie positive à l’horizon 2030. De plus, une emprise foncière conséquente de 80 hectares permet d’imaginer la création d’un technopole de la route et de la mobilité de demain où pourraient être développées toutes les nouveautés issues de la recherche et du développement. Pour pouvoir mener à bien ce projet, le département du Puy-de-Dôme doit transférer l’exploitation du circuit vers une société ouverte à des partenaires privés. Cette société, sans doute une SAS, devrait être créée d’ici la fin de l’année, début 2020 au plus tard. Estimé à plusieurs millions d’euros ce projet est aussi une course contre la montre car il y a fort à parier que d’autres circuits dans le monde sont dans la même dynamique.
Un rêve à Charade : la route électrique
Le problème majeur de la mobilité électrique est clairement la recharge des batteries. L’idée est donc de créer à Charade une piste à recharge dynamique utilisant le principe d’induction, le même que celui des plaques de cuisson. Les chercheurs de l’école clermontoise Polytech ont déjà résolu le problème de la vitesse de passage des véhicules sur les boucles intégrée au bitume et planchent sur l’idée d’un réseau autonome alimenté par la récupération d’énergie lors des freinages et des descentes avec un complément par panneaux photovoltaïques et éoliennes. On imagine aisément qu’avec un tel dispositif les constructeurs du monde entier seront prêts à tester leurs véhicules sur le circuit auvergnat, (seul circuit de montagne en activité en France) dont la piste pourrait même être élargie dans certaines zones pour accroître la sécurité.
Ce rêve deviendra t-il réalité ? Avec passion et ambition tout est possible.
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