2019, c’est après demain. Et, finalement, la Comédie de Clermont scène nationale ne tardera guère à être dotée de ce lieu identitaire dont il est question depuis maintenant belle lurette. Imaginé par l’architecte portugais Eduardo Souto de Moura, le futur théâtre trouvera place au cœur de la ville sur les vestiges de l’ancienne gare routière. En attendant, les travaux ont débuté sur le site, plus ou moins imperceptibles pour des Clermontois qui n’aperçoivent que des palissades, des pelleteuses, des enclos, une grue. « Les choses, maintenant, iront vite, elles vont se précipiter. En décembre, la façade sera terminée. Les mois suivants serviront à réaliser l’intérieur. en juillet 2019, les premiers fauteuils seront livrés » explique Jean-Marc Grangier, le directeur de La Comédie de Clermont.
Retenir la mémoire
Un chantier de construction appartient, in fine, à à l’histoire d’un lieu. Dès lors, comment en retenir la mémoire et comment témoigner de cette phase indispensable? Comment la partager aussi, dès maintenant, avec les Clermontois? Alors La Comédie de Clermont s’est tournée vers deux artistes pour fixer des images et retenir le temps. Le photographe Jean-Louis Fernandez capte naturellement des instantanés. Quant à Johanny Bert, il réalise une série de films intitulé « Un lieu à soi », des séquences qui suivent, étape après étape, la mise en oeuvre du projet.
Une marionnette à fils
Metteur en scène de théâtre et marionnettiste, Johanny Bert a créé, à Clermont, la Compagnie de Romette. Il a eu l’occasion de collaborer à différentes reprises avec La Comédie (Dévaste-moi, Waste, De passage, Un qui veut traverser) . Et il découvre, pour l’occasion, le cinéma. « L’idée, c’est de saisir des moments, de témoigner de manière artistique de l’avancement des travaux et de laisser des traces » explique-t-il. Les petits films qu’il réalise sont et seront autant d’histoires, de séquences, de rencontres autour d’un personnage récurrent: une marionnette à fils. « Toute la difficulté est d’inventer un scénario sur le lieu même en fonction des situations » explique-t-il. Le cinéma, bien-sûr, est fait pour être regardé et les Clermontois pourront voir les réalisations de Johanny Bert au cinéma Les Ambiances au fur et à mesure de l’avancement des travaux. « Ces petites histoires de chantier remplaceront en quelque sorte les court-métrages en première partie des films. Nous les diffuserons régulièrement et de manière aléatoire » explique Eric Piéra, le directeur de la salle d’art et essai de la rue Saint-Dominique. D’ici l’automne 2019, et dès maintenant, une douzaine de mini-films sera proposée aux cinéphiles sur les écrans des Ambiances. Autant d’étapes qui mèneront jusqu’à l’ouverture du théâtre.
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