Homme politique sans doute visionnaire, devenu essayiste, Alexis de Tocqueville (1805-1859)  a écrit De la démocratie en Amérique. Lors de cette véritable enquête, il regarde, raconte, s’interroge sur un système précurseur, né de la révolution américaine, au moment même où des aspirations vers plus de liberté se font jour en Europe, dans des pays généralement monarchiques…

Visionnaire et lucide

Tocqueville a alors le sentiment que ce mouvement est irréversible et que l’Europe va s’engager dans cette voie. Pendant neuf mois, en 1831, il part à la découverte de ce « nouveau continent », régi par des mécanismes démocratiques. Il le fait avec lucidité, en mesurant à la fois les aspects positifs et les dérives possibles, comme le poids du puritanisme religieux.

Émotions esthétiques

Metteur en scène d’avant garde, plasticien et scénographe, l’Italien Romeo Castellucci a été séduit tout à la fois par la démarche et le texte prémonitoire de Tocqueville. Engagé dans son temps comme dans son art, Castellucci s’est dès lors attelé à transformer cette expérience en une création d’une grande beauté plastique, Democracy in America. A son habitude, l’homme de théâtre crie la réalité du monde, en cherchant à relier tragédie et démocratie, mais il enveloppe son dessein d’images image hypnotiques aux confins du fantastique. Elles sont portées par des comédiennes, uniquement, vêtues de blanc,  majorettes pionnières ou indiennes du XVIIe siècle. dans une célébration allégorique. Le théâtre de Castellucci peut apparaître ainsi avant tout lyrique voire mystique. Mais il recouvre aussi un sens politique à découvrir derrière l’émotion esthétique.

Mercredi 16, jeudi 17 et vendredi 18 octobre à 20h30 à la Maison de la Culture de Clermont, salle Jean-Cocteau. Rencontre avec Roméo Castellucci, mardi 15 octobre à 20h30, salle Boris-Vian. Proposé par La Comédie de Clermont.