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Bernard Mabille fête 30 ans d'insolence à la Maison de la Culture. Photo : DR
Culture Vendredi

Bernard Mabille : “L’insolence c’est tirer la langue à tout le monde”

Bernard Mabille sera à l’affiche de la Maison de la Culture ce vendredi 26 janvier. Avec son spectacle “30 ans d’insolence”, l’humoriste offre ses coups de gueule à un public conquis.

7 Jours à Clermont : A quoi ressemble votre spectacle?

Bernard Mabille : C’est un stand-up, face au public, qui dure 2 heures. Je traite de l’actualité,  de choses qui m’enquiquinent dans la vie. J’évoque bien sûr l’actualité politique et je réécris tous les jours pour coller au mieux aux faits. Je parle de ce qui m’embête, comme les retards des trains, les programmes de télé…

7J : Ce spectacle s’intitule “30 ans d’insolence”. Quelle est votre définition de l’insolence?

BM : Mon fils a dessiné l’affiche et il a un peu repris la langue des Rolling Stones. L’insolence c’est donc tirer la langue à tout le monde, se moquer tout en étant très politiquement incorrect. Il y a une certaine rébellion dans l’insolence. Quand je ne suis pas content, je m’en vais. Je suis un esprit libre. Mais c’est de plus en plus difficile de nos jours. J’ai bien fait de commencer il y a 30 ans.

7J : En 30 ans, avez-vous senti une évolution dans la perception de votre humour?

BM : J’ai débuté avec des salles de 25 personnes, c’était beaucoup plus difficile. Maintenant, les gens qui viennent me voir savent ce qui les attend. Il existe une réelle complicité donc c’est toujours aussi jouissif.

7J : Quel regard portez-vous sur vos années Le Luron?

BM : Beaucoup de nostalgie, encore de l’émerveillement et je me dis que j’ai eu la chance de vivre tout cela. Ce monde-là a totalement disparu. Ca fait vieux con quand on dit ça mais j’ai connu les années Palace, celles où les artistes claquaient leur pognon sans compter. On faisait 300 km la nuit à toute vitesse après un gala pour aller manger un plat de pâtes dans un restaurant près de Salon-de-Provence. C’était une autre époque, des années d’insouciance. Le Luron fréquentait beaucoup d’artistes et j’ai eu la chance de rencontrer des gens exceptionnels comme Bernard Buffet, Jack Nicholson, Elton John, et j’en passe. C’était la décadence.

7J : Vous avez souvent été dans l’ombre avec Le Luron et Roumanoff. Qu’est ce que cela change d’être en haut de l’affiche?

BM : Si Thierry Le Luron était encore en vie, je pense que j’écrirais encore pour lui. La place était agréable. Après je n’ai jamais vraiment retrouvé la complicité que j’avais avec lui. C’est très ingrat d’être auteur  : quand un sketch ou des phrases marchent, on ne cite pas l’auteur et quand l’inverse se produit, on se retourne contre vous.  Cela m’a poussé à monter sur scène. J’en avais marre de servir les autres.

7J : Que pensez-vous de l’affaire Tex et de son éviction de France 2?

BM : Je trouve cela totalement scandaleux. En fait, il y a 2 scandales : le fait qu’on le vire précipitamment est complètement ridicule et le deuxième scandale est pour Tex, que j’aime  bien par ailleurs. On n’essaie pas de faire rire avec des vannes aussi vieilles et aussi pourries. Toutefois ça ne méritait pas l’exclusion. Ce sont peut-être les grands ciseaux de la censure qui se rapprochent de nous tous. Demain on va rouler à 80 km heure sur les routes et pourquoi pas 60 ou après-demain pousser les voitures? Il n’y a plus aucune liberté. On vit sans arrêt gêné aux entournures. Je crains que le Français ne se révolte, à force de courber le dos. Et c’est peut-être pour cela qu’il vient voir des spectacles qui parlent de ceux qui nous gouvernent. Ils sont de plus en plus ridicules.

7J : Le 26 janvier vous aurez fort à faire car le même soir, un célèbre chanteur portugais Tony Carreira est aussi à l’affiche au Zénith. Que diriez-vous pour qu’on vienne plutôt vous voir?

BM : La voix est moins belle mais je suis sûrement plus drôle!

À propos de l'auteur

Catherine Lopes

Journaliste diplômée de l’Ecole de Journalisme et de Communication de Marseille, Catherine arrive en Auvergne en 2006 et fait ses armes sur Clermont Première. Après plusieurs années de collaboration,  elle découvre ensuite le monde de la pige et travaille pour plusieurs sociétés de production. Elle écrit aussi pour le web et fait de la radio. Véritable touche à tout, Catherine aime avant tout raconter des histoires.

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