Motte a participé à la décoration de la Halle aux Blés en 2018. On le retrouve aussi sous le pont en arrivant aux Cézeaux avec le tram, au niveau de l’arrêt La Chaux. Il peint également des containers, des rideaux de fer et autres mobiliers urbains dont l’objet premier n’est pas d’être esthétique mais utile. L’artiste participe à embellir la ville, à l’égayer, à lui donner des couleurs. Un jour, marre d’entendre les touristes se plaindre de la saleté de la cathédrale, vous verrez que l’archevêque lui demandera de la repeindre.
Ses secrets de fabrication
Le grapheur s’inspire de la bande dessinée sous toutes ses formes (comics, mangas, bédé franco-belge), du cinéma, de la littérature, des dessins animés, des films d’animation, du street art, des plasticiens et de bien d’autres choses propres à sa personnalité et à sa perception du monde qui l’entoure. « Je suis curieux de nature, je vais puiser partout » explique-t-il.
Une de ses singularités est d’assembler les couleurs vives de manière peu académique, « de façon à ce qu’elles crèvent les yeux. » Grâce à sa formation de graphiste et sa pratique du graffiti, il cultive une approche très soignée de la typo et du dessin de la lettre en assemblant différents éléments graphiques. Le jeune homme peint essentiellement à la bombe, « même si je reviens à mes premières amours au pinceau. Je mélange énormément de techniques. Je travaille avec des encres ou avec des peintures acryliques. On a désormais une gamme très large de bombes avec des teintes et des couleurs qu’on arrive difficilement à obtenir en mélangeant des peintures en tubes. Ce qui permet d’avoir des couleurs criardes. »
Détournement de visuels connus
Après une exposition d’œuvres de grande taille dans une galerie à Saint-Jacques, Motte passe à des formats moins volumineux pour Bad Covers. Si les couleurs vives sont une de ses marques de fabrique, cette fois, il revient un peu au contraste noir et blanc avec des éléments de couleurs. « Pour cette expo, je détourne des couvertures de comics, de bandes dessinées, d’affiches de film ou de pochettes de disques auxquels je rajoute des personnages de la culture pop. Ce sont des Bad Covers, comme les couvertures refusées par les éditeurs. L’affiche de l’expo est une parodie de la pochette de Bad de Michael Jackson avec Wonder Woman transformée en bad girl dans la posture d’Olivia Newton-John dans Grease avec un badge de Tank Girl épinglé au blouson. » Parmi les presque 30 tableaux exposés, Motte a détourné des pochettes d’albums de David Bowie ou de Nirvana, il fait référence à Métal Hurlant, à Sabrina la sorcière, Aquaman, Alien, Star Wars et beaucoup d’autres. Parmi les personnages, il fait se côtoyer Vampirella, Bob l’éponge, Jessica Rabbit, Poison Ivy, la Princesse Peach, Alice au pays des merveilles, Supergirl, la Reine des neiges, Barbie, etc. Un joli casting à découvrir à la Galerie Christiane Vallé à partir du vendredi 19 avril jusqu’au 4 mai.
Du 19 avril au 4 mai à la Galerie Christiane Vallé, 15 rue Philippe-Marcombes à Clermont.
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