« Être aidant d’une personne atteinte d’Alzheimer, c’est comme la troisième guerre mondiale », lance d’emblée Patrick Foulhoux. Le Clermontois de 61 ans le sait bien, puisqu’il a dû accompagner ses parents, Pierre et Léa, à la fin de leur vie alors qu’ils étaient diagnostiqués Alzheimer. « On m’a dit que c’était très rare que les deux aient cette maladie en même temps », se rappelle Patrick. Ces quelques années dans la peau d’un aidant, il les a racontées dans un livre, A nous deux, Alzheimer.
De l’aide de France Alzheimer 63
Tout au long des 200 pages, Patrick Foulhoux fait un tour d’horizon de toutes les difficultés que peuvent rencontrer les personnes qui doivent subitement s’occuper d’un proche diagnostiqué Alzheimer. Il donne même quelques conseils, avec la bienveillance de celui qui a dû traverser toutes ces épreuves. « Dès le départ, je me suis senti dépassé. Il fallait faire plein de démarches administratives, en plus de prendre soin de mes parents, c’était compliqué », se rappelle-t-il.
Le Clermontois se tourne alors vers France Alzheimer 63. « Ils ont été formidables ! » L’association l’accompagne. Elle lui propose d’abord une formation, pour apprendre à se comporter du mieux possible avec ses proches atteints d’Alzheimer. « Je suis aussi allé dans des groupes de parole, parce que c’est très important de ne pas affronter ça tout seul », ajoute Patrick, qui explique également avoir consulté une psychologue à deux reprises.
Ne pas se braquer et rassurer son interlocuteur
Première leçon dans A nous deux, Alzheimer, surement la plus importante : « il ne faut surtout pas se braquer, parce que bien souvent Alzheimer rend les gens anxieux. Il faut au contraire mettre son interlocuteur à l’aise afin qu’il soit rassuré. » Même si ce n’est pas toujours évident de garder son sang-froid quand un proche perd pied. « Une fois, je me suis énervé, j’étais à bout. J’ai pris mon père par le col et quand il m’a dit qu’il allait se jeter par la fenêtre, je lui ai répondu de le faire. C’était exactement le comportement que je ne devais pas avoir », se souvient Patrick Foulhoux.
Des techniques à connaitre
Autre point important à savoir : il est possible de « ramener un malade dans une conversation. » Comment ? En mettant de côté la mémoire récente, touchée par Alzheimer, et en s’adressant plutôt à la mémoire instinctive de la personne. « Il faut remonter dans le passé et évoquer des choses plus vieilles, l’enfance par exemple. Quitte parfois à ce que ce dont on parle n’a plus de rapport avec ce qu’on disait à la base », sourit Patrick Foulhoux.
Sans surprise, A nous deux, Alzheimer se termine par le décès des parents de Patrick. D’abord Léa, puis Pierre. « Au moment du décès de ma mère, je me suis rendu compte que j’avais commencé à faire le deuil quand j’ai appris le diagnostic », explique celui qui rapporte, au détour d’une page, « n’avoir quasiment pas versé de larmes. » Le recul on le retrouve tout au long de son témoignage, il permet de terminer la lecture avec une idée en tête : l’important, ce n’est pas d’être parfait, mais de faire de son mieux.
A lire notre article sur Beaumont, qui a signé la charte « Ville Aidante » il y a quelques mois.
A nous deux, Alzheimer. Parution le 27 avril 2023, aux éditions Entremises.
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