Elle court tous les matins, suivant inlassablement le même itinéraire. Des baskets au pied, un pantalon de jogging, un haut body qui recouvre ses seins…Cette habitude lui est devenue indispensable. « C’est bon pour mon corps et bon pour le mental » assure-t-elle à ses amis. Si elle le dit, ça doit être vrai… Elle a perdu quelque rondeurs qui ne lui allaient pas si mal et la balance qu’elle fréquente assidûment lui confirme cette tendance. Bref, la course est dans sa tête et dans son corps et il est tard pour lui dire d’être prudente.
Des baskets, un écouteur
Elle n’a trouvé personne, dans son environnement, pour l’accompagner dans son exercice. Tant pis, elle « chausse » ses oreilles d’un écouteur qu’on appelait autrefois walkman. La musique lui donne de l’énergie et, seule, elle peut au moins aller à son rythme, s’arrêter une fois ou deux en chemin si elle est essoufflée. Plus tard, à son retour, elle prendra soin d’elle, de son corps, avant de se rendre à son travail. A moins que ce ne soit le weekend. Ouf, le weekend… Sauf que, cette fois, elle ne rentrera pas…
Aux aguets
Les prédateurs sont là, parmi nous. Ils sont aux aguets : meurtres de jeunes femmes à Bouloc en 2011, à Nîmes en 2013, en Seine-Saint-Denis ou récemment en Haute-Saône où le décès d’Alexia Daval est devenu un fait divers d’envergure nationale contrairement à d’autres faits de même nature… En France, au moins huit joggeuses ont été assassinées ces dernières années après avoir été généralement violées. Et le nombre d’agressions n’a cessé de grimper, de se multiplier. Toujours le même scénario : une femme court seule, parfois la nuit ou tôt le matin, d’autres fois en forêt ou dans des lieux isolés, un homme la remarque, la suit, la contraint et tente d’abuser d’elle. Parfois, il la tue pour éliminer ce « témoin » gênant… Lui seul, alors, reprendra son chemin. Ce phénomène effroyable est aussi un appel à la prudence pour toutes les « runneuses » solitaires. Et si la course n’en valait pas la chandelle ?
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