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L'arboretum de Royat- photo Clermont Auvergne Tourisme.
Environnement

A Royat, les arbres sont des êtres vivants

La ville de Royat a décidé de signer la "déclaration des droits de l'arbre", un texte symbolique qui affirme toutefois un fort engagement.

C’était le 5 avril 2020 lors d’un colloque à l’Assemblée Nationale. Sur les bancs du Palais Bourbon, 300 participants mais pas l’ombre d’un député. Ce jour-là, l’association A.R.B.R.E.S (Arbres remarquables : bilan, recherche, études et sauvegarde) présentait la « Déclaration des droits de l’arbre », un texte dont elle est à l’origine et qui a pour vocation « de changer le regard et le comportement des hommes, de leur faire prendre conscience du rôle déterminant des arbres au quotidien et pour le futur, en ouvrant la voie à une modification rapide de la législation au niveau national ». Pour l’heure, bien entendu, le texte n’a qu’une valeur symbolique.

« Un patrimoine inestimable »

Georges Feterman, le président de l’association A.R.B.R.E.S, doit se féliciter de la décision de la ville de Royat qui a choisi de signer la « déclaration ». La commune métropolitaine, reconnue pour ses activités thermales, comprend en effet un riche patrimoine arboricole avec 75% de son territoire occupé par la forêt domaniale et communale. Le maire de la ville, Marcel Aledo, rappelle que « ce patrimoine inestimable est au cœur des actions menées. »

Plantations diversifiées pour mieux résister aux changements climatiques, techniques de taille permettant d’assurer le développement harmonieux des arbres ou encore création d’îlots de fraicheur autour des végétaux font partie des principes de base par les services municipaux en ce qui concerne la forêt communale. Dans le même esprit, la municipalité agit pour assurer le reboisement des zones fragilisées ou impactées par la sécheresse et certains travaux d’aménagement. Sur ce principe, une quinzaine d’arbres d’alignement de variétés différentes ont été récemment replantés, en bas de la rue des Montagnards. En parallèle, chaque année, la Ville assure la plantation de dix arbres de collection. Aujourd’hui, la collection botanique des parcs compte plus de 160 variétés, parmi lesquelles des arbres remarquables, tels que des cèdres, des séquoia et un davidia ou des raretés, comme le trétracentron. Enfin, en 2021, la ville a prévu le reboisement de l’ancien ball-trap de Charade, avec l’introduction de trois espèces adaptées au climat de demain. Au printemps, une opération sera lancée auprès des écoles et des habitants afin de les inviter à participer à cette action. Son nom ? « Un Royadère, un arbre ».

Ludovic Lasciouve, Marcel Aledo, Delphine Lingemann et Eric Gardarin à l’heure de la signature.

L’arboretum, un lieu unique

L’arboretum de Royat, qui fait partie de la forêt domaniale (c’est à dire appartenant à l’Etat), constitue, à lui seul, un trésor. Sur 41 hectares, il abrite près de 600 espèces d’arbres centenaires provenant du monde entier. La ville y travaille main dans la main avec l’ONF, Office National des Forêts, et la Chaîne des Puys /Faille de Limagne pour notamment accueillir le public dans de meilleures conditions. Élus et agents communaux sont également partie prenante des projets d’expérimentations scientifiques visant à introduire de nouvelles essences pertinentes à étudier dans le cadre du changement climatique. Ces différentes collaborations ont d’ailleurs permis à l’arboretum d’être l’un des lauréats de l’appel à projets lancé en novembre dernier par la Fondation Chaîne des puys/ Faille de la Limagne. En signant la « déclaration des droits de l’arbre », la Ville de Royat a donc réaffirmé sa sensibilité à l’égard de ces êtres vivants déterminant pour l’équilibre de la planète et éléments essentiels de la biodiversité. « Nous voulons que la loi reconnaisse que les arbres ne sont pas des objets mais des êtres vivants. En Belgique et en Suisse, pour couper un arbre, il faut une autorisation. Souhaitons la même chose en France ! » plaide Georges Feterman. A Royat, tout au moins, son appel semble avoir été entendu.

 

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