Son oeuvre est inclassable et sans doute se satisfait-il de cette singularité. Slobo, en effet, ne s’embarrasse pas des courants et des modes qui traversent l’art depuis toujours. Il suit son inspiration, invariablement, avec détermination. Son univers artistique le conduit dans l’espace, le cosmos, quelque part entre le rationnel et l’imaginaire. Il invente un monde céleste, animé de forces sidérales, d’énergie cosmique, de géométrie, peuplé aussi de références architecturales et archéologiques. « Je suis un simple artiste peintre sans la prétention d’être un historien de l’art ou un théoricien. Je suis un créateur et, par mon éducation et ma longue expérience, je me permets de défendre mon credo: plus vrai que vrai » explique-t-il volontiers. L’oeuvre de Slobo est résolument intemporelle.
Identité forte et références
Né en Serbie, dans la ville de Valjevo, Slobodan Jevtic a séjourné aux Etats-Unis, en Italie et à Paris. Mais c’est en Auvergne qu’il s’est fixé dès 1969. Il y est devenu, au fil des années, une figure incontournable, participant à la vie locale, notamment à travers l’Association Mouvement d’Art Contemporain (AMAC) de Chamalières dont il assuré la direction artistique entre 1984 et 2014, et la Triennale Mondiale de l’estampe et de la gravure originale qui, sans lui, n’aurait pas pris une telle dimension.
Trompe-l’oeil
Slobo est aussi célèbre pour ses fresques murales en trompe-l’œil, conçues pour s’intégrer parfaitement dans leur environnement et réalisées « comme un acte social. » On peut découvrir des exemples à Clermont, à Chamalières, à Billom, à Aubière, à Ternant, à Chanat-la-Mouteyre, à Issoire mais aussi à Gerestried, en Allemagne, ou à Belgrade. Autant de peintures monumentales qui se fondent dans le tissu urbain, comme par évidence. La ville de Clermont organise une exposition en forme de rétrospective de l’oeuvre de Slobo, de 1954 à nos jours. Le vernissage, vendredi 8 décembre, se déroulera en présence du délégué permanent de la république de Serbie auprès de l’UNESCO, Darko Tanaskovic. Slobo méritait bien un tel hommage…
Exposition jusqu’au 27 janvier à la Salle Gilbert-Gaillard, place Gaillard, du mardi au samedi de 10h à 12h30 et de 13h30 à 18h.
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