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Romain Bardet époque A2GR Photo Benoît Prieur, Wikimedia Commons
Romain Bardet époque A2GR Photo Benoît Prieur, Wikimedia Commons
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Romain Bardet et le Tour de France : l’adieu aux larmes

Une page du cyclisme français s'est tournée avec l'ultime étape du Tour de France à Nice : l'auvergnat Romain Bardet a fait ses adieux à la Grande boucle et prendra sa retraite de cycliste sur route dans moins d'un an.

De Romain Bardet, sur le Tour de France 2024, on gardera plusieurs images. La première, c’est bien sûr celle du vainqueur de la première étape en Italie, le 29 juin, avec en cadeaux, un bouquet, un lion en peluche mais surtout un maillot jaune. Il le porte le lendemain sur 199 kilomètres entre Cesenatico et Bologne. Même durant une unique journée, porter cette tunique imaginée par Henri Desgrange pour le premier Tour en 1903, n’est pas rien. Certains en ont rêvé toute leur vie de cycliste… en vain.
La seconde image est forcement celle du « virage Bardet » dans la montée du col du Pertus dans le Cantal, alors que l’édition 2024 du Tour, offre sa seule étape de montagne dans le Massif central. Tous les supporters et les amis du champion sont réunis pour une haie d’honneur riche en émotions. Les acclamations, les mains tendues, le drapeau auvergnat porté à bout de bras par le coureur durant quelques mètres… atmosphère exceptionnelle qui en dit long sur son capital sympathie, à l’heure ou des « lourdingues » à gros ventre se permettent de balancer des chips à la tête du leader de la course.

Les larmes de Bardet

Les larmes de Romain Bardet resteront, elles aussi, gravées dans la mémoire du Tour. À la veille de l’ultime étape, le natif de Brioudes donne tout dans l’ascension du col de la Couillole. Longtemps échappé, mais rattrapé par les ogres dévoreurs d’asphaltes, il laisse l’émotion prendre le dessus malgré une très honorable 10e place. L’effusion lacrymale sur le visage émacié du coureur accompagne des mots terribles « J’ai lutté contre la petite voix dans ma tête, avec les couteaux dans les jambes qui disent d’arrêter. J’ai eu la chance de me faire rattraper par les meilleurs de ce Tour, c’est à l’image du train qui passe et de mon histoire qui s’arrête ». En disant cela il s’apprête à refermer un chapitre important de sa vie : treize ans de sacrifices pour se hisser au sommet de la hiérarchie implacable du Tour de France.  « C’est tellement dur, c’est l’histoire de ma carrière, me battre sans être le meilleur, ne jamais baisser les bras ». Le lendemain, le contre-la-montre final ressemble à un tour d’honneur. Dans la descente du col d’Èze, il se retourne plusieurs fois et fait des signes. Dans la voiture suiveuse sa femme et son fils sont là pour l’accompagner une dernière fois sur les routes de la plus grande course du monde. Comme pour tous les cyclistes en fin de carrière, un sentiment contradictoire danse dans sa tête. Disputer le Tour une dernière fois est en même temps libérateur et frustrant. C’est, in fine, quelque-chose qui ressemble à ce que les passionnés pratiquants connaissent bien, tiraillés par l’envie de balancer son vélo dans le fossé lorsque la route est trop dure et la furieuse envie de remonter en selle une fois la douche prise après une sortie.

Retraité du cyclisme à 34 ans… et après ?

Romain Bardet à quitté le Tour, mais sa carrière n’est pas encore terminée. En contrat avec l’équipe dsm-firmenich PostNL, il roulera encore 11 mois et prendra officiellement sa retraire de cycliste sur route en 2025, à 34 ans, à la fin du Critérium du Dauphiné, sa « course de cœur ». Il terminera la saison 2025 sur des compétitions de Gravel. Et après, que va-t-il devenir ? Rien ne semble encore arrêté. Va-t-on le retrouver, comme beaucoup d’autres retraités du côté de l’encadrement ou des instances du cyclisme ? Pas forcément. N’oublions pas qu’il est membre du MPCC, une association qui milite pour un cyclisme sans dopage et prône des règles strictes en matière d’autorisation médicale à but thérapeutique. Et puis il y a des vies en dehors du vélo, surtout quand on est diplômé en management.  

À propos de l'auteur

Olivier Perrot

Pionnier de la Radio Libre en 1981, Olivier Perrot a été animateur et journaliste notamment sur le réseau Europe 2 avant de devenir responsable communication et événements à la Fnac. Président de Kanti sas, spécialisée dans la communication culturelle, il a décidé de se réinvestir dans l'univers des médias en participant à la création de 7jours à Clermont.

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