Peu de gens l’ont remarqué mais Edward Norton a lancé une polémique visant le cinéma en salles, expliquant que Netflix pouvait être supérieur à la diffusion des films dans des salles de cinéma. Selon lui, celles-ci feraient des économies sur la luminosité des projecteurs, nuisant à la qualité visuelle des œuvres. J’avoue être perplexe devant cet argument, car étant pour la vision des films dans leur espace naturel, le Cinéma, et fréquentant les salles depuis fort longtemps, je n’ai rien remarqué de pareil, que ce soit à Paris, à Clermont ou ailleurs. Bien sûr, une concurrence s’est installée de fait entre les écrans domestiques et les salles, au grand dam des cinéphiles qui, n’ayant pas envie de débourser des abonnements onéreux, sont privés désormais du plaisir de voir les œuvres au Cinéma..Steven Spielberg, par ailleurs, estime que les films Netflix ne devraient pas concourir dans les festivals. Le débat est lancé et j’espère, pour ma part, que tous les films puissent être projetés sur des écrans…Pour le bonheur des cinéphiles et la survie du Cinéma.
Un Lion d’or mérité
Dans cette chronique, il ne sera question que des films visionnés en salles. A commencer par Joker de Todd Philips, la bonne surprise de cette rentrée. En effet, le scénario s’éloigne volontairement du style des Marvel comics pour dépeindre un personnage tourmenté et bafoué par tous. Evidemment, il va se révolter et entraîner avec lui une foule de gens déchaînes et déguisés en clowns comme lui. Remarquablement réalisé et surtout joué par un Joaquin Phoenix survolté, Joker a bien mérité son Lion d’or à Venise. Cependant il semble que ce film ne restera pas imprimé dans les mémoires, car le final nous montre le futur Batman enfant et on connait la suite, hélas…

Une mise en scène pour aller au lit
Au nom de la terre, d’Edouard Bergeon dont c’est le premier film, décrit les tourments d’un agriculteur qui sera poussé au suicide par les énormes difficultés que traverse le monde paysan. Cette œuvre sincère, interprétée avec talent par Guillaume Canet rencontre un succès bien mérité. Par contre Alice et le maire, de Nicolas Pariser, sent un peu trop le parisianisme même si l’action se déroule à Lyon. En fait, tout repose sur Fabrice Luchini qui n’a pas oublié ses années chez Rohmer et qui nous sert un film très traditionnel et très « cinéma français » bien daté. Bon dialogues mais mise en scène plan-plan qui incite le spectateur tardif à passer une bonne nuit chez lui. Il me reste à vous souhaiter une belle entrée en novembre, où le réchauffement climatique cessera de meubler toutes les conversations. Bon ciné à tous.

Commenter