Acheté dans une animalerie, le nouveau venu, âgé de quatre mois seulement, avait une bonne bouille. Pas encombrant du tout, le petit york allait certainement rendre le sourire à la vieille dame… qui ne s’attendait pas à ce genre d’étrennes d’autant qu’elle n’avait pas demandé qu’on lui fourguât un animal frétillant dont il allait falloir qu’elle s’occupât en dépit de ses crises d’arthrose sévère, de sa fatigue concomitante et du souvenir tenace de Kiki le bichon. Autant dire que ce cadeau était empoisonné.
De kiki à Titou
C’est ainsi que le petit york, appelé Titou, se retrouva du jour au lendemain à son point de départ. L’animalerie chez qui il avait été acheté n’ayant pas voulu le reprendre, on trouva judicieux de le caser par le biais d’une petite annonce sur un site internet très fréquenté. Le pauvre Titou changeait encore une fois de maison pour se retrouver dans une famille nombreuse et devenir le jouet préféré de jeunes bipèdes hyperactifs (c’est-à-dire vraiment très chiants) qui ne lui laissaient pas un moment de répit. Un jour, apeuré, las de devoir supporter mille tracasseries dont certaines s’avéraient douloureuses pour son petit gabarit, Titou profitait d’une porte restée ouverte pour s’enfuir… La première voiture qui passait par là scella son destin…
N’achetez pas !
Les acteurs de ce petit drame sont imaginaires. Enfin, pas vraiment. Car l’histoire a été empruntée à la réalité, par morceaux. On pourrait décliner de nombreuses variantes. Des situations existent, hélas, dont les similitudes avec celle-ci sont troublantes… Il ne m’a suffi que de piocher dans mes souvenirs pour en trouver quelques dizaines.
Conclusion : un chien, ni d’ailleurs aucun autre animal, n’est un objet. Aucun animal ne peut constituer un « cadeau ». La prise en charge d’un animal, quel qu’il soit, par un humain doit découler d’un choix librement consenti. Il s’agit d’une rencontre et non d’un négoce. Enfin, il faudrait qu’il en soit ainsi. Alléluia !
La réalité, c’est que les animaux sont encore aujourd’hui, en dépit des vœux pieux, des velléités, des déclarations et des débats, considérés comme des choses dont nous pouvons user comme il nous chaut. C’est vrai pour les animaux destinés à la consommation, les animaux sauvages mais c’est également vrai pour la plupart des animaux dits « de compagnie ».
Car des Titou, il en existe des milliers, des dizaines de milliers, voire davantage. Gros, petits, bruns ou beiges, ou blancs ou roux… Tous ont en commun d’être victimes de notre désastreux égoïsme, de notre calamiteuse inconséquence. On va se répéter, tant pis : n’achetez pas, adoptez ! En ces temps où l’on se réclame de la vertu, c’est le moment de tester sa capacité à l’empathie et à la responsabilité, pour le moins !
Bonjour, Pas mieux, votre texte est parfait. Puisses t’il être lu et surtout compris par des milliers, des dizaines de milliers, voire davantage, d’humains… ! Merci, Très cordialement. Alain Pons
merci Josée pour cette histoire qui, hélas est le triste reflet d’une douloureuse réalité.
Je me permets de la partager sur « facebook » et, espère qu’elle saura éveiller l’empathie dans le coeur de chacun et fera prendre conscience qu’un Etre vivant et sensible n’est pas un jouet.
Joyeuses fêtes de fin d’année sans souffrance dans nos assiettes.
Super article, publié une semaine trop tard (peut-être) – les achats de Noël ayant déjà été effectués…
Tant que nos amis les bêtes seront encore considérés comme une marchandise plutôt qu’un être vivant, la tendance aura du mal à s’inverser.
On espère que cette année sera un tournant, que de nombreux Titou auront trouvé une famille d’accueille stable et dévolue à les accueillir pour la durée complète de leur vie, dans un environnement sain et digne de l’Amour que ces êtres nous donnent sans conditions.