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Nos emballages se mettent au régime

Les régimes sont à la mode. Nos emballages ou plutôt certains produits alimentaires ont tendance à maigrir ces dernières années. Mais leurs prix, eux, ne baissent pas. Explication...

Il y avait de vieilles règles de base établies depuis des décennies. Un litre de vin cube égale en réalité 75 cl, un yaourt pèse 125 grammes, un pot de fromage blanc d’un kilo pèse justement un kilo, et une bouteille d’eau maxi avoue 1,5 l contre 1 litre pour la normale. Sous divers prétexte de praticité, de demandes de consommateurs, d’écologie qui exige que l’on gaspille moins de matières en vertu de leur recyclabilité, certains industriels de l’alimentaire ont un peu tendance à exagérer ces derniers temps. Ils savent pertinemment qu’un consommateur ne va pas vérifier le poids de son achat qui a conservé sensiblement la même esthétique que précédemment.

205 grammes égalent 250 grammes

Ainsi, Danone a réduit insidieusement la taille de certains de ses pots de crème de 125 à 115 grammes ce qui est pratiquement invisible avec l’alibi  » de réduire les calories et les matières grasses !  » Les industriels de l’alimentaire se soucient énormément de notre santé, c’est bien connu.

Le pot de fromage blanc Jockey est passé de 1 kilo à 850 grammes alors que d’autres marques ont redescendu leur pot à 900 grammes et ceux de 500 grammes à 450 grammes. Ni vu, ni connu et ceci,  sans baisse de prix ou si peu, en ne correspondant pas à 15 % de perte de capacité. Malins ! Encore plus vicieuse est la marque qui est passée de 250 à 205 grammes. L’œil est tellement habitué à lire 250 qu’il rétablie automatiquement les trois chiffres dans l’ordre précédent.  Parfois, les industriels utilisent un packaging différent à leurs produits pour masquer cette perte de capacité sous forme de bouteilles concaves ou d’injection d’air dans le paquet de céréales

Moins d’eau pour la qualité de votre vie !

Nos fameuses eaux minérales maxi sont un peu moins maxi, chutant de 1,5 l à 1,25 l en général voire parfois 1,1 l tandis que celle d’un litre tombait à 0,75 l pour la Badoit. Bien sûr, sous le prétexte écologique très vendeur de diminuer la quantité de plastique utilisé pour notre qualité de vie en agissant sur notre environnement. Les braves gens ! Certaines bouteilles sont devenues si fines, il n’est pas rare que l’eau, sous la pression de la main, jaillisse brusquement par le goulot !

Je ne vous parle pas de la taille du carambar qui a été diminué de la moitié depuis ma jeunesse ou des dosettes de café dont le nombre dans le paquet a chuté de 18 à 16 !   Même la taille du pot de Nutella a minci ces dernières années, pour notre bien, bien sûr. Les produits ménagers (dosettes de lavages) n’y échappent pas en compensant, d’après eux, la moindre capacité par des formules plus puissantes. Toujours pour en abaisser les coûts ou en stocker davantage dans les camions de livraison ou les rayons.

Nous ne sommes évidemment pas contre cette réduction de la capacité des aliments ou leur conditionnement plus compact. Au contraire.  Mais il faudrait qu’ils soient assortis d’une baisse sensiblement équivalente de leur prix, ce qui est rarement le cas. Pire nous avons vu parfois des packs de trois produits vendus plus cher que le produit séparés. Mais c’est un autre débat. Une prochaine fois. Peut être…

À propos de l'auteur

Patrice Vergès

Ancien rédacteur en chef d’Info Magazine, Patrice Vergès a aussi, tout au long de sa carrière journalistique, collaboré pour de très nombreux magazines automobiles. Auteur de 16 livres dont 10 thrillers, il est également chroniqueur radio. En tant que journaliste, aime à se définir comme « un spectateur professionnel ».

1 Commentaire

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  • En effet , j’ai constaté que la recharge de lessive « Maison Verte » est plus chère au litre que le bidon lui-même. Donc je continue à acheter les bidons ( chez Leclerc )

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