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Portrait Marine Colli
Marine Colli / Photo DR
Entretiens

Marine Colli, profession lobbyiste

Marine Colli exerce une profession méconnue, stigmatisée, soupçonnée de ne servir que les intérêt privés. Pourtant le métier de lobbyiste est indispensable au développement de certaines filières comme celle de l’élevage que défend la jeune clermontoise à la manière d’une militante syndicale.

Marine Colli réside à Clermont où elle est née. Elle n’a quitté la Capitale de l’Auvergne que le temps de suivre des études supérieures, et obtenir un Master de Science Politique spécialisation « communication publique et politique » à Bordeaux. A son retour, elle intègre une agence de communication clermontoise qui compte parmi ses clients, l’Association Nationale Interprofessionnelle du Bétail et des Viandes, basée à Aubière et dont les missions sont notamment de défendre la filière et lancer des actions auprès des pouvoirs publics. C’est ainsi que Marine Colli commence à travailler comme lobbyiste dans le milieu de l’élevage. Aujourd’hui, âgée d’à peine trente ans, elle évolue au sein de sa propre entreprise et compte plusieurs clients comme INTERBEV (qui l’avait embauchée durant plusieurs années), la Confédération Nationale de l’Élevage ou un gros éleveur du Massif Central.

« Je défends une cause, pas des intérêts »

Marine Colli, s’est rapidement passionnée pour le domaine dans lequel elle évolue aujourd’hui. Formée sur le terrain, elle est devenue en moins de dix ans une spécialiste de l’élevage et œuvre sur les filières ovins, caprins et bovins lait et viande. « En tant que lobbyiste, je défends une cause, pas des intérêts. J’ai appris à connaître les éleveurs, certains sont même devenus des amis. J’ai aussi compris comment ils élèvent leurs bêtes et j’ai conscience de la qualité du modèle français » dit-elle. « Je donne de l’attention à ce monde dont je plaide la cause à 200 %. Mon objectif est de faire progresser la filière en dehors de toute idéologie ». Sensible à la cause écologique, elle ne perd jamais de vue que défendre des éleveurs, c’est accompagner l’économie de la production agro-alimentaire mais c’est aussi défendre un modèle unique au monde, un modèle qui permet d’entretenir les prairie et favoriser la bio-diversité tout en réduisant l’emprunte carbone. « En France, on est loin de l’élevage intensif qui se pratique dans certains pays et il faut reconnaître les services rendus par les éleveurs. Sur l’aspect environnemental, je travaille régulièrement en collaboration avec des ONG, notamment la Fondation Nicolas Hulot. »

Le moins possible à Paris

Si Marine Colli travaille beaucoup depuis son bureau clermontois, elle doit néanmoins rencontrer les parlementaires, notamment pour présenter les propositions d’amendements. Dans ce cas elle se déplace, mais le moins possible à Paris où elle est identifiée sur le fameux registre des lobbies indispensable à la transparence de la vie publique et à la lutte contre la corruption. Lorsqu’elle opère au niveau européen, c’est à Bruxelles qu’elle doit se rendre pour y voir les élus français de l’assemblée européenne. Les rendez-vous entre lobbyistes et élus alimentent beaucoup de fantasmes. « J’assume complètement le côté influence de mon métier, mais c’est d’autant plus facile pour moi que je représente, les intérêts des éleveurs et non ceux de grandes entreprises. Dans le monde politique, personne n’est gêné par le travail des lobbies» précise la jeune femme qui, à contrario, est régulièrement sollicitée par des parlementaires lorsqu’ils sont en manque d’informations ou de connaissances.
A la question de la couleur politique des députés ou sénateurs qu’elle rencontre, Marine Colli répond qu’elle n’entre pas dans le jeu politique. « J’interviens dans tous les groupes et je me félicite d’avoir réussi à casser les clivages. Finalement mon travail avec les éleveurs est presque comme du syndicalisme » avant de préciser tout de même, qu’elle refuse de collaborer avec les parlementaires de l’extrême droite, tant au niveau français qu’européen.

À propos de l'auteur

Olivier Perrot

Pionnier de la Radio Libre en 1981, Olivier Perrot a été animateur et journaliste notamment sur le réseau Europe 2 avant de devenir responsable communication et événements à la Fnac. Président de Kanti sas, spécialisée dans la communication culturelle, il a décidé de se réinvestir dans l'univers des médias en participant à la création de 7jours à Clermont.

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