« J’ai voulu raconter les « sans visage », ceux que l’on ne choisit jamais de montrer : les bannis, les rejetés, ces exilés qu’on ne veut pas voir« . Anonymes, sans-doute, éloignés de leur terre natale, assurément; ce sont ces individus, qui ont traversé les frontières et parfois les océans pour venir s’installer dans le Puy-de-Dôme que Charles Rostan a choisi de « regarder » à travers l’objectif de son appareil photo, fixant à chaque fois des portraits « en plongée » qui en disent long . Ils sont aujourd’hui ouvriers, artistes, employés, chefs d’entreprise, sportifs, chercheurs, retraités, en recherche d’emploi… Chacun d’entre eux, à sa façon, avec pudeur, dévoile une part de sa sensibilité, des émotions enfouies, des souvenirs, peut-être. Et une certaine fierté d’être debout.
Un ailleurs qui est ici
Les Regards célestes de Charles Rostan racontent des histoires singulières, des parcours tourmentés, des itinéraires semés d’embûches et la certitude d’exister dans un ailleurs qui est ici. Provenant d’Afrique, des Balkans, d’Asie, du Maghreb, des quatre coins de l’Europe, dix huit visages se révèlent ainsi au détour d’une exposition. Pour Charles Rostan, elle constitue tout à la fois un retour dans le temps et un hommage à son père qui a consacré une grande partie de sa vie à l’accueil des réfugiés, au foyer Sonacotra de Cébazat. Rapatrié lui aussi — du Vietnam —à l’âge de 6 ans, l’artiste exprime une formidable empathie, sans préjugés ni stéréotypes. Son regard créatif, libre de tout jugement traduit une synergie aussi profonde que déconcertante avec ces destins uniques.
Du 20 octobre au 10 novembre à la Chapelle des Cordeliers, Place Sugny à Clermont.
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