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La promenade dans le sillage de Mathias Bernard débute dans les jardins de La Pradelle.
Entretiens

Les coins secrets de… Mathias Bernard

Le président de l’Université Clermont Auvergne a accepté de nous faire découvrir quelques-uns de ses endroits favoris à Clermont-Ferrand. Certains sont liés à l’histoire universitaire, d’autres à sa vie quotidienne… Visite guidée.

 Mathias Bernard vit à deux pas du quartier de la Pradelle. Il aime bien arpenter ses allées bordées de jardins et de maisons Michelin, qui s’étendent jusqu’aux portes du Brézet. D’ici, on peut apercevoir le puy de Dôme et les flèches de la cathédrale.

Promenade dans les jardins de la Pradelle

Il s’y promène souvent en début de journée, avant de partir au travail. Parfois, la lumière y est magnifique. Comme ce matin-là, malgré des températures négatives. “La rénovation qui a été faite dans les années 90 est assez réussie. L’ensemble n’a pas trop mal vieilli. L’esprit a été préservé” estime-t-il. Au-delà de son passé ouvrier, le président de l’Université Clermont Auvergne apprécie le calme et la sérénité qui règne dans cette cité-jardin assez méconnue. Et ce, malgré la proximité du centre-ville et de la gare. “Cette ambiance renvoie bien au côté un peu hybride de Clermont-Ferrand, qui est une ville-métropole, bien sûr, mais dans un environnement naturel. Ce type de quartier participe de cette identité un peu particulière.

Un lieu de mémoire

L’îlot Carnot, un lieu chargé d’histoire.

 Le matin du 25 novembre 1943, la cour intérieure de l’îlot Carnot a été le théâtre de la plus importante rafle universitaire de la seconde guerre mondiale. Les victimes provenaient de l’université de Strasbourg, alors repliée à Clermont-Ferrand. Une centaine n’en réchapperont pas. Paul Collomb, un enseignant, a été abattu dans un couloir. “Plus de 1.000 étudiants et professeurs ont été parqués et triés par la Gestapo et des forces de collaboration. Certains sont restés libres, d’autres ont été emprisonnés et déportés dans des camps” rappelle, grave, Mathias Bernard. En arpentant ce lieu d’histoire et de mémoire, il repense souvent à cette tragédie. Davantage, sans doute, que les étudiants qui traversent cette cour d’un pas pressé… “Cet endroit n’est pas forcément très connu par le public. Pourtant, il renvoie aux valeurs de l’université et plus largement de la démocratie et de la République. Il est aussi l’occasion de rappeler ce que nous devons à ceux qui ont résisté et qui l’ont payé de leur vie.” Une plaque commémorative a été apposée. Pour ne jamais oublier…

Un amphi riche d’histoires

 

L’amphithéâtre Agnès-Varda à l’intérieur de la Fac de lettres et sciences humaines.

Il a été inauguré en 1967. Depuis, des générations d’étudiants sont passés par l’ “Amphi 1” de Gergovia, rebaptisé par la suite “Agnès-Varda”, en hommage à cette réalisatrice pionnière de la Nouvelle Vague disparue en 2019. “Au niveau de l’université, cet amphi est riche d’une histoire multiple. C’est le lieu des grandes assemblées générales dans l’histoire agitée des mouvements étudiants. C’est aussi un lieu d’ouverture sur la cité, avec le festival du court métrage. Un beau souvenir reste son inauguration par Agnès Varda en 2016. C’était un grand moment de partage. L’amphi était comble.” C’est aussi ici que Mathias Bernard a préparé des étudiants au Capes et à l’agrégation. Alors forcément, il noue une relation particulière avec cette salle de cours XXL. “Il pouvait y avoir 250 étudiants. C’était assez impressionnant, mais très agréable d’y enseigner”.

Au milieu des livres

 Attaché à “l’objet-livre”, Mathias Bernard fréquente souvent Les Volcans, cette librairie indépendante, enracinée dans l’histoire clermontoise, puis sauvée par ses salariés. Pour lui, cette renaissance portée collectivement est un “beau symbole.” En tant qu’universitaire et historien, il apprécie “l’offre éditoriale diversifiée” de la librairie. “J’aime bien vagabonder au gré de mes curiosités” confie ce client régulier. L’emplacement des Volcans – à deux pas de la Comédie de Clermont, de l’université et de la future bibliothèque métropolitaine – est également un atout. “La présence d’une grande librairie dans ce quartier latin centré sur la culture et le livre est quelque chose d’important.” Mathias Bernard rappelle que l’Université Clermont Auvergne installera son Learning Center dans les anciens locaux du Laboratoire Magmas et Volcans (rue Kessler) à l’horizon 2022 ou 2023. Visiblement, le projet est sur les rails.

L’heure des courses

A la maison, c’est lui qui est préposé aux courses. Mais cette mission ne le dérange pas outre mesure, bien au contraire. “Cela me détend” sourit l’historien clermontois. Grand amateur de poissons, Mathias Bernard trouve toujours son bonheur au sein de l’hypermarché E.Leclerc à La Pardieu. En général, il y fait ses achats le samedi matin, dès l’ouverture. “C’est assez remarquable d’avoir un tel rayon dans un hypermarché. Cela démontre bien la capacité qu’a pu avoir la grande distribution à faire évoluer son offre.” Mathias Bernard ne se contente pas d’acheter bars, turbos et autres dorades. Juste après, il passe aux fourneaux… “J’ai une préférence pour les poissons de mer, ceux qu’on peut cuisiner et servir entiers. Cela permet d’être un peu festif.” Ce fin gourmet prépare le poisson au four, quasiment nature. Il l’accompagne d’un filet d’huile d’olive et de sel de guérande ; voire de pommes de terre à la vapeur ou de tapenade. Tout simplement…

Retrouvez Les coins secrets de…Morgane Imbeaud.

 

À propos de l'auteur

Emmanuel Thérond

Titulaire d'un Master en Littératures Modernes et Contemporaines, Emmanuel Thérond est journaliste en Auvergne depuis 2004. Il a commencé sa carrière à La Montagne, avant de rejoindre la rédaction d'Info Magazine, où il a travaillé durant 15 ans. Il écrit également pour la presse professionnelle, en particulier Le Moniteur du BTP, dont il assure la correspondance locale. Depuis 2019, il signe dans Le Parisien - Aujourd'hui en France.

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