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Rémi Cavagna- photo: Patrick Dorckel.
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Rémi Cavagna : « 2020 serait un excellente année pour découvrir le Tour de France »

Déjà échappé sur les pentes du Mont-Ventoux la semaine passée, lors du Tour de Provence, Rémi Cavagna s’avance dans la saison de la confirmation avec gourmandise. Avant de rentrer de plain-pied dans le printemps des classiques, le coureur clermontois se confie à 7 jours à Clermont, avec des envies de Tour de France, plus fortes que jamais …

7 jours à Clermont : Vous sortez d’une très belle saison, avec entre-autres, des victoires d’étapes sur le Tour de Californie et la Vuelta. Vous-attendiez-vous à être déjà aussi performant pour votre première véritable saison complète ?

Rémi Cavagna : « J’ai la volonté de progresser chaque année ! Néanmoins je ne m’attendais pas forcément à remporter deux aussi jolies courses la saison dernière même si ma volonté est bel et bien de courir pour gagner. Cette année encore, j’espère avoir l’occasion de franchir de nouveaux paliers et de m’inscrire durablement sur le circuit  UCI World Tour. Pour l’heure, l’évolution de ma carrière me convient et il reste de belles choses à faire dans le futur. 

7JC : Est-ce la force inouïe de la « wolfpack » (meute de loup, le surnom donné au groupe) de Deceuninck- Quickstep qui vous a entraîné dans son sillage victorieux ? R.C. :  J’ai remporté une course lors de ma première véritable saison, puis deux la suivante, alors pourquoi pas trois, ou plus, cette année ! Dans une équipe comme la mienne,  l’une des meilleures au monde, tu es obligé de te montrer performant car n’importe lequel de nos coureurs peut gagner ! On se pousse les uns et les autres à être meilleur. Je commence à m’affirmer un peu plus dans ce collectif et je compte continuer dans ce sens cette saison. Travailler au quotidien auprès de tels champions est un plus pour moi et j’espère vraiment que ce travail va payer et se concrétiser par des victoires ! 

7JC : Cette équipe semble idéale pour progresser et donne l’impression de vous correspondre parfaitement dans l’envie de gagner ou de créer du mouvement…

R.C. :  C’est la formation qui, chaque saison, gagne le plus de courses. Elle s’inscrit parmi les meilleures et c’est une équipe comme celle-ci que je recherchais pour parfaire mon apprentissage du très haut niveau, à l’image de ce que Julian Alaphilippe a pu réaliser dans un passé récent. Pour moi, cette structure est parfaite pour continuer dans l’optique de progresser et de gagner. C’est la raison pour laquelle, j’ai décidé de signer deux ans supplémentaires la saison passée. Il existe au sein de ce collectif une grande émulation et on se donne tous, les uns pour les autres, sans compter nos efforts, pour entretenir cette belle dynamique de victoires.  

« L’équipe Deceuninck-Quickstep est la meilleure pour m’aider à progresser et à gagner ! »

7JC : On vous avait déjà vu performant sur des courses d’un jour. pourtant, en 2019, vous avez aussi progressé et vous êtes révélé sur des courses à étapes…

R.C. : Il est vrai que les premiers bons résultats sont arrivés, la saison passée, avec une 4e place en fin de saison au Tour de Guangxi (Chine). Pour le moment, toutefois,  ma priorité restera aux courses d’un jour, pour la saison à venir. En parallèle, je veux continuer à progresser sur les courses d’une semaine avec l’idée de pouvoir tenter de jouer des classements généraux dans le futur. Des courses comme Paris-Nice, peuvent correspondre à mes qualités et, à l’avenir, j’espère me montrer plus performant sur ce type d’épreuves, avec l’idée de devenir peu à peu un coureur plus complet. Pour cela il va aussi falloir progresser en montagne… 

7jc : La nouvelle saison commence à peine… comment celle-ci s’est-elle préparée ?

R.C. :  Comme j’ai eu l’occasion de courir plus la saison passée, j’ai fait le choix d’une coupure plus importante en fin de saison. Ainsi, j’ai pris 5 semaines de « repos » au lieu de trois la saison passée et j’ai pu me régénérer physiquement comme mentalement pour aborder au mieux la période de préparation hivernale. Nous avons effectué des stages en Espagne mais aussi au Portugal, pour monter en puissance et se montrer performant dès le début de cette nouvelle saison. J’avais besoin de ce travail car il y avait de gros objectifs dès le mois de février. 

7jc : Quel est votre programme de courses prévu pour ce début de saison ?

R.C. :  J’ai déjà pas mal couru avec le Tour de la communauté de Valence (Espagne) et le Tour de Provence. Je reprends ce week-end sur les boucles Drôme-Ardèche comme ultime préparation avant Paris-Nice, à partir du 8 mars, qui sera ma première course labellisée World Tour de 2020. Suivront le Tour du Pays-Basque et les classiques de printemps, pour s’avancer doucement vers le critérium du Dauphiné et les courses d’été. 

« Je me sens prêt »

7JC : Après le Tour d’Italie en 2018 puis celui d’Espagne en 2019, vous verra-t-on sur le Tour de France cette année ?

R.C. :  J’ai clairement exprimé ma volonté de participer à mon premier Tour de France cette année. Pour moi, c’est dans la logique de progression que je souhaite entretenir. Je fais pour le moment parti des 28 coureurs pré-sélectionnés, pour envisager disputer cette épreuve. On verra l’évolution de cette saison, mais je pense que ce serait une excellent moment pour découvrir la plus grande course du monde. J’espère pourvoir m’y mettre au service de l’équipe et pourquoi pas jouer ma carte sur une étape ou deux. 

7JC : Le Tour va passer plusieurs jours en Auvergne. Une motivation supplémentaire à vos yeux ?

R.C. :  J’ai déjà eu la chance de participer et de finir deux grands tours de trois semaines. J’ai gagné ma première étape la saison passée en Espagne. Évidemment, le passage du Tour de France en Auvergne est une raison supplémentaire d’avoir envie de découvrir la Grande Boucle dès cette année. Néanmoins, si ça n’était pas possible, je continuerais tout de même à progresser et accumuler de l’expérience, pour aborder le Tour dans les saisons à venir. Mais, personnellement, je me sens déjà prêt. J’ai l’impression que c’est la bonne année et l’occasion de retrouver quelques routes que je connais par cœur entre Clermont, Châtel-Guyon et le Puy-Mary. 

7JC: Bardet, Alaphilippe, Vachon, des courses pros, un team de DN1 … L’Auvergne est-il devenu le « centre du monde » cycliste ?

R.C.  On dit généralement que la grande région cycliste en France c’est la Bretagne. Mais, en Auvergne, on est pas mal aussi ! On a la chance de voir percer des coureurs de notre région, capables de gagner de grandes courses. Mais j’apprécie tout autant les performances et l’état d’esprit d’un Florian Vachon, coéquipier exemplaire durant toute sa carrière. On connaît aujourd’hui une très bonne génération, grâce au travail fourni au quotidien par de nombreux bénévoles de nos clubs et c’est important de s’appuyer sur celui-ci pour avoir encore des coureurs auvergnats de haut-niveau dans le futur, au sein du peloton professionnel. 

7jc : Cette saison s’annonce encore intense. Cela vous laisse-t-il un peu de temps pour retrouver de temps en temps votre région ?

R.C. :  Je rentre autant que possible ! Dès que j’ai quelques jours plus « tranquilles » et que c’est raisonnable de pouvoir revenir, j’aime à retrouver ma famille et mes amis. Profiter de balade au cœur de nos volcans et de notre si belle région me fait toujours énormément de bien. Aujourd’hui, je suis professionnel et si je dois m’éloigner de mon Auvergne pour continuer à progresser je l’accepterais ! Et puis, j’aurai tout le temps de la retrouver quand j’arrêterai … pour le moment, je veux me consacrer pleinement à ma chance de pouvoir me confronter aux meilleurs cyclistes du monde. Et tout faire pour rivaliser avec eux !  

 

 

 

À propos de l'auteur

Julien 0ury

Journaliste-commentateur sportif dans des médias nationaux comme Eurosport, Sud Radio ou encore Rugbyrama.fr, c'est un ancien sportif qui a choisi de vivre sa passion jusqu'au bout. Amoureux de sa région, il a la volonté de présenter le sport à travers ses émotions. Diplômé de l'école de journalisme de proximité de Vichy, il souhaite mettre en avant la qualité du travail des clubs sportifs locaux afin de faire connaitre les hommes et femmes qui se battent pour faire perdurer l'activité sportive pour tous.

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