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Les populations de Mesange charbonnière ont diminué de 12% depuis 2002- photo Raphaël Bussière.
Environnement

Le déclin des populations d’oiseaux se poursuit

Une étude menée par la L.P.O Auvergne-Rhône-Alpes, depuis 2002, confirme d'autres travaux récents. Elle montre une diminution des populations sur un grand nombre d'espèces d'oiseaux dans notre région.

La biodiversité est la grande oubliée des politiques environnementales. Tandis que certaines espèces animales ont d’ores et déjà disparu de notre planète au cours de ces dernières décennies, d’autres sont en très net recul. La Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO) Auvergne-Rhône-Alpes coordonne depuis 2001 un programme de sciences participatives de suivi des populations des oiseaux communs, qui bénéficie du soutien de la Région et de la DREAL, au plan local, et du Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris, à l’échelon national.

En Auvergne-Rhône-Alpes, plus de 300 bénévoles effectuent ainsi un suivi des populations d’oiseaux, chaque printemps et aux mêmes endroits. Avec plus de 600 000 oiseaux comptés depuis le début du suivi, il est ainsi possible d’évaluer les tendances d’évolution. Les spécialistes ont analysé 75 espèces communes qu’ils ont regroupé en quatre catégories : les espèces forestières, les espèces des milieux agricoles, les espèces des villes et villages et les espèces généralistes qui occupent l’ensemble des habitats cités précédemment.

Disparition des milieux naturels et produits phytosanitaires

Hélas, comme on pouvait s’y attendre, les résultats sont alarmants et traduisent globalement un déclin. Ils sont toutefois variables en fonction des catégories. Les espèces des milieux agricoles et celles des villes et villages ont diminué de 15% en moins de vingt ans. Les espèces généralistes (+3%) et forestières (1,4%) se portent mieux, toutefois, selon la L.P.O,  les résultats en baisse de certaines espèces de ces groupes restent inquiétants pour les années à venir.

Parmi les principales victimes de ces deux dernières décennies : le Coucou gris qui a vu sa population diminuer de 25%, mais aussi l’Alouette des champs (-16%), la Mésange charbonnière (-12%) et  le Pinson des arbres (-9%). En revanche, les populations de Rougegorge familier et de Merle noir auraient augmenté respectivement de 13 et 7%.

Selon la L.P.O, la création de paysages homogènes et artificialisés, l’utilisation de produits phytosanitaires dans les jardins ou l’agriculture et la disparition des milieux naturels laissant place à une forte urbanisation sont les principales causes de ces mouvements. Elles induisent une forte diminution de la ressource alimentaire et des zones d’habitats nécessaires au cycle de vie des oiseaux.

Les sites Natura 2000

En 2020, la L.P.O, soutenue par la DREAL Auvergne-Rhône-Alpes, a conduit une étude sur l’évolution des populations d’oiseaux dans des espaces protégés, tels que les sites Natura 2000, où la biodiversité est prise en compte dans les activités humaines. Elle montrerait des tendances encourageantes pour plusieurs espèces qui se porteraient mieux dans ces espaces protégés. « Ces résultats sont préliminaires et des études complémentaires sont prévues, mais ces premiers constats montrent tout de même l’importance de ces espaces pour favoriser la biodiversité » indique la L.P.O Auvergne-Rhône-Alpes pour qui il est encore temps d’enrayer le déclin majeur des oiseaux dans notre région et au-delà.

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7 Jours à Clermont

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