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"La mission" de Paul Greengrass- photo D.R.
Chroniques

Le cinéma hors des salles

Que fait un cinéphile patenté privé depuis longtemps de salles de cinéma ? Peut-être se tourne-t-il vers les écrans de télévision afin d'étancher sa soif de long-métrages ?

Il n’est nul besoin de répéter ce que nous savons tous: les salles de cinéma sont fermées et, pour le chroniqueur en mal d’espace et de bobines, il reste les écrans de toutes tailles que nous offrent les nouvelles technologies. Eliminons les portables, tablettes et autres écrans qui minimisent l’espace filmique, pour nous consacrer à nos écrans de télévision qui ont considérablement grandi et qui justifient le proverbe : « Faute de grives, on mange des merles ». Sur ces écrans se greffent aussi des plateformes, dont la plus célèbre est Netflix, laquelle se débrouille plutôt bien en nous permettant de voir des exclusivités dignes de nos appétits cinéphiliques.

Un western, un vrai

Ainsi en est- il de La Mission, un western de Paul Greengrass, qui renoue avec la grande tradition héritée de John Ford, et qui se débarrasse définitivement de la sauce spaghetti qui a pollué le genre durant des décades, le rendant totalement indigeste aux vrais fans. Résumons : le capitaine Kyle Kidd, revenu de la guerre de Sécession, va de ville en ville, muni de vieux journaux qu’il lit aux populations illettrées, moyennant une pièce de 10 cents. Il rencontre une très jeune fille en difficulté, qui ne parle que le kiowa, et décide de la ramener vers sa famille ou ce qu’il en reste…Le film est classique, rappelant les grands thèmes de l’Ouest, et superbement filmé par un Paul Greengrass, totalement transformé, ex-auteur de la série des Jason Bourne, où ce pauvre Matt Damon se bagarrait dans des plans de quelques nanosecondes. Il faut dire qu’ici, il a comme interprète le prodigieux Tom Hanks, vieilli, et la surprenante Helena Zengel.

De Sam Levinson à John Frankenheimer

« Malcolm et Marie » de Sam Levinson- photo D.R.

Toujours sur Netflix, un film que l’on aurait qualifié d’indépendant, avant la crise du Covid et qui en est le pur produit : Malcolm et Marie de Sam Levinson. Tout d’abord on est littéralement ébloui par la qualité de la photographie, argentique au départ, et par l’inventivité des plans construits par un admirateur du grand cinéma américain….Et puis, ça se gâte au fur et à mesure que le film se déroule. Il s’agit d’un couple, lui cinéaste- elle actrice, qui va se déchirer, se réconcilier puis se déchirer à nouveau durant toute la durée de l’œuvre, plutôt longuette. Evidemment, on se dit que Levinson va chercher les lauriers d’autres films de couples hystériques mais c’est peut-être l’espace clos, la vision télévisuelle qui fait que l’on finit par s’ennuyer ferme, surtout si on est allergiques à ce genre de situations.

Enfin, il nous faut rendre hommage aux éditions Sidonis Calysta pour avoir créé un superbe coffret consacré à un très grand film : Le pays de la violence de John Frankenheimer, avec Gregory Peck et la superbe Tuesday Weld. Sans compter la bande-son imprégnée de la musique de Johnny Cash, I walk the line qui est le vrai titre du film, réalisé en 1970.

À propos de l'auteur

Roger Herzhaft

Né à Strasbourg, il a exercé la profession d'opticien, passionné depuis toujours par le 7ème Art. Arrivé à Clermont-Ferrand en 1992, il fonde alors le "Cercle des Amis du cinéma" qu'il dirigera jusqu'en 2016,en tant que président. A animé ‌des émissions de télé et radio sur Clermont-Première, Radio Nostalgie et Radio France Bleu Pays d'Auvergne. Il aime en particulier le Western, Hitchcock, Truffaut, Steven Spielberg.

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