Ladoux, Brézet, Aubière, Cournon-Le Cendre… les, Zones d’Activités Économiques de la métropole clermontoise, qui sont des moteurs de l’économie locale, sont toutes la cible des diverses formes de délinquance. Interrogés sur la question, les présidents de ZAE et les chefs d’entreprises témoignent de faits qui, parfois, peuvent avoir un impact lourd sur la santé financière des structures : vols de matériel et de carburant, saccages, cambriolages, squattes de terrains, la liste est longue et fréquemment renouvelée. Pour prévenir et endiguer cette délinquance, Clermont Auvergne Métropole, déploie depuis 2014, la vidéo protection sur le
domaine public des différents pôles économiques, en étroite collaboration avec les référents sûreté de la Police Nationale, de la Gendarmerie et les polices municipales. Sylvain Casildas, maire d’Aubière et vice président de la métropole, chargé des ZAE, a présenté le renforcement de ce dispositif pour les années à venir.
3 millions d’euros investis en 8 ans pour la vidéo protection des ZAE
Quels sont les moyens financiers fléchés par Clermont Auvergne Métropole vers la vidéo protection des ZAE ?
1,8 millions d’euros ont été investis sur les années 2020/2024 et nous allons consacrer encore 1,2 million d’ici à 2028 pour la sécurité des entreprises.
Dans les zones où le dispositif est opérationnel comme La Pardieu avez-vous constaté une évolution positive ?
Oui effectivement et ce sont les chefs d’entreprise qui le constatent. Dans les zones qui ont été équipées il y a une baisse de la délinquance. Le président Olivier Bianchi souhaitait accélérer et c’est ce que nous avons fait avec 150 caméras installées en quatre ans.
Les agents du Centre de Supervision Urbaine sont derrière les écrans entre 9h30 et 1h00 comment le système fonctionne-t-il en dehors de cette tranche?
Après 1h00, le système bascule sur la Police Nationale… et donc, on a bien une continuité de sécurité. Chaque intervenant a sa plage horaire et son moment. La bascule permet de garantir la sécurité n’importe quel moment du jour et de la nuit, n’importe quel jour de la semaine.
Le déploiement des systèmes ne conduit-il pas à un déplacement des problèmes ?
C’est justement tout l’intérêt de continuer à déployer. Il s’agit d’avoir le maillage le plus précis et le plus fin possible pour éviter le phénomène de déplacement. Par contre, comme nous sommes sur un système extrêmement opérationnel, on souhaite être en capacité de s’adapter. On est vigilent et c’est pourquoi on travaille avec les polices municipale et nationale, la Gendarmerie et la Justice pour veiller à ce qu’il n’y ait pas de trou dans la raquette.
La vidéo n’est pas uniquement un système de surveillance à l’instant T
C’est à la fois un dispositif de prévention et un outil de résolution pour les enquêtes. À travers des indices et des témoignages et avec l’appui des images, on remonte des filières, on retrouve des coupables et derrière la procédure judiciaire s’enclenche, puis les jugements.
« Il y a les caméras mais après, il y a l’humain »
La transversalité entre métropole, communes et services police-justice est-elle un point clé du bon fonctionnement des dispositifs ?
C’est un point clé et en même temps c’est ce qui en fait la force. On fait partie des rares métropoles à être allé aussi loin en matière de mutualisation. La métropole s’est saisi du sujet de sécurité, on utilise le Centre de Supervision Urbain de Clermont pour déporter nos caméras de vidéo protection et on travaille avec toutes les polices qui, elles, interviennent sur le terrain avec la Police Nationale quand un fait nécessite l’intervention des forces de l’ordre.
La vidéo protection n’est pas toujours suffisante, quels sont les autres dispositifs mis en place ?
Nous, nous apportons notre capacité financière technique et technologique à travers la vidéo protection. Nous mettons aussi en place régulièrement des réunions de sécurité avec les entreprises pour rappeler les bons réflexes… on ferme bien le portail de ses locaux, on ferme les portes, on verrouille les véhicules… cela ne paraît pas grand chose mais se sont tous ces petits gestes du quotidien qui permettent aussi de créer de la sécurité. Il y a les caméras mais après, il y a l’humain, c’est pour cela que l’on travaille avec les polices qui font le travail de terrain et avec les entreprises qui relaient toutes les informations de sécurité et les bons réflexes auprès de leurs collaborateurs.
L’époque est-elle propice au développement de la délinquance ?
Oui on le sait. Quand on est dans des phases de crise économique, où les questions de pouvoir d’achat sont au cœur des préoccupations, on voit bien dans les commerces que les vols sont en augmentation, on voit que ce que l’on appelle la délinquance d’appropriation peut augmenter surtout sur tout ce qui est matériel électroportatif, des choses qui peuvent se revendre rapidement et générer de l’argent liquide.
Quid de la problématique des libertés individuelles et du respect de la vie privée ?
Comme pour tout dispositif de vidéo protection, il y a une déclaration en préfecture, c’est le préfet qui donne l’autorisation. Les vidéos ont une durée de conservation au delà de laquelle elles sont détruites. Un comité d’éthique a été installé et chaque citoyen a sa vie privée protégée, comme c’est la cas dans n’importe quel système de protection de ce type.
Sur l’année 2024, ce sont 58 caméras supplémentaires qui seront installées, portant le total à 251 caméras. Des projets d’évolution ou de création sont programmés notamment sur les pôles de Lempdes-Pont-du-Château, les Gravanches, Gerzat Sud, Beaumont-Romagnat. Le pôle économique Clermont Sud Aubière est aujourd’hui protégé par 49 caméras. Les plus récentes installées en 2023, ont coûté 452 000 € avec un financement de la Région Auvergne-Rhône-Alpes à hauteur de 80 000 €.
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