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Crédit : Olivier Perrot - Wallace Roney 57 ans et Emilio Modeste 17 ans réunis jeudi dernier sur la scène de Jazz en Tête.
Culture Week-End

Jazz en Tête, carrefour des générations

Une trentième de haut niveau

28 octobre, déjà… la semaine a filé à vitesse grand V. Il faut dire que vivre chaque soir de la semaine dans les fauteuils moelleux de la Maison de Culture à écouter du jazz brouille un peu la perception du temps qui passe. Pour qui aura suivi dans son intégralité la trentième édition du festival international Jazz en Tête, l’expérience  se terminera avec le sentiment d’avoir plongé profondément dans l’histoire. Cette 30ème édition dont  la fiche artistique a été concoctée par Xavier Felgeyrolles a tenu toutes ses promesses. L’ensemble des prestations scéniques aura été de très haut niveau,  le défilé sur scène d’artistes emblématiques du jazz et fidèles à la manifestation  ajoutant une saveur supplémentaire à la manifestation 2017.

Dee Dee Bridgwater, maraine

Revenons sur la fin des années 80. Les clermontois amateurs de jazz devaient se contenter chaque année de rares concerts programmés par les associations d’alors, ce qui était loin de satisfaire leur appétit musical et leur curiosité pour cette musique qui filait  vers son centenaire.
Conscients que le jazz était et reste, une musique pleine de vitalité, quelques amis prénommés Xavier, Daniel, Yves, Jacques, Monique…  grands amateurs du genre décidèrent de créer à Clermont-Ferrand, un festival d’envergure internationale dont la première édition se déroula  à l’automne 1988, sous le parrainage d’une jeune chanteuse : Dee Dee Bridgewater.
Dès ce premier rendez-vous de 3 jours, qui se déroula au Théâtre de Clermont et au Casino de Royat, les bases artistiques étaient posées. Jazz en Tête serait un festival carrefour des générations. Les musiciens jeunes mais déjà virtuoses, nourris aux sons de leurs ainés allaient justement pouvoir les rencontrer en backstage, les côtoyer sur scène et leur lancer des défis musicaux durant d’interminables et fantastiques jam sessions.
En trois décennies tout le ghota du jazz est passé par Clermont. Miles Davis, Herbie Hancock, Chick Corea, Kenny Garrett, Michel Petrucciani, Michel Portal, Olivier Jackson, Ron Carter et tant d’autres, ont croisé des « gamins » débutants qui depuis ont largement fait leur preuve, donnant au passage raison à celui qui les avait découverts dans un club parisien ou une université américaine et  programmés sur la scène clermontoise.  Certains ont pris quelques cheveux blancs  et leurs noms sont déjà gravés sur le wall of fame du jazz. Jacky Terrasson, Brad Mehldau, Ali Jackson, Robert Glasper, Bireli Lagrène, Gregory Porter et tous ceux qui pourraient figurer dans une liste plus exhaustive.

Roy Hargrove Quintet en clôture

Ce soir la 30ème se referme avec comme un ultime symbole, un concert du quintet de Roy Hargrove, qui donna un de ses premiers concerts européens dans cette même Maison de la Culture en 1991.
Ceux qui étaient présents ce soir là, se souviennent du concert fleuve que le trompettiste avait donné. Près de quatre heures de prestation dont deux à faire patienter le public en attendant Branford Marsalis qui s’était trompé de chemin  n’ayant pas vu les panneaux Clermont-Ferrand  sur une autoroute nappée de brouillard … ce soir là une page de Jazz en Tête et de l’histoire du Jazz  s’est écrite.

À propos de l'auteur

Olivier Perrot

Pionnier de la Radio Libre en 1981, Olivier Perrot a été animateur et journaliste notamment sur le réseau Europe 2 avant de devenir responsable communication et événements à la Fnac. Président de Kanti sas, spécialisée dans la communication culturelle, il a décidé de se réinvestir dans l'univers des médias en participant à la création de 7jours à Clermont.

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