Si la plupart des professions est plus ou moins impactée par la crise, et les médias par exemple, en savent quelque chose, certaines se trouvent carrément au point mort. On pense bien-sûr aux restaurateurs et aux cafetiers, on encore aux métiers de la culture. La situation des guides-conférenciers est moins souvent évoquée. « Il y a un an, nous avions conscience que l’effort pour endiguer la pandémie devait venir de tous et que l’année 2020 serait difficile pour bon nombre d’entre nous. Nous étions résignés à attendre des jours meilleurs et attendions patiemment mais activement de retrouver nos visites guidées et notre public. Mais aujourd’hui, cette résignation nous n’en voulons plus, la crise s’éternise » explique-t-on au sein de Grenat, association des guides-conférenciers en Auvergne-Rhône-Alpes.
Précaire et liée aux saisons
La profession est généralement marquée par la précarité et une certaine complexité des statuts : auto-entrepreneurs, salariés ou encore intermittents du spectacle. Elle est aussi liée aux saisons, la majorité des visites s’effectuant entre le mois d’avril et d’octobre, au moment des beaux jours et de l’afflux touristique. Aujourd’hui l’activité est ralentie voire absente. « Nous ne sommes pas considérés comme une profession faisant l’objet d’une interdiction d’accueil du public mais c’est tout comme » explique l’association Grenat. Et de justifier : « les musées et les monuments qui nous faisons visiter sont fermés. Les touristes étrangers, qui représentent pour certains d’entre nous la majorité de la clientèle ne sont pas présents. Enfin, nous ne pouvons accueillir que cinq personnes, une jauge trop faible qui ne nous permet pas d’opérer avec des classes ou des groupes. Avec cinq personnes, cela revient à travailler à perte. » Selon les guides-conférenciers, des protocoles sanitaires existent et pourraient parfaitement être appliqués d’autant plus que les visites peuvent se dérouler en grande partie en extérieur.
Le dernier trimestre de l’année ?
« Les professionnels les plus optimistes prévoient une reprise de l’activité de guidage au dernier trimestre de l’année, au moment même où la saison de ce métier se termine. D’ici là, certains sous statut d’auto-entrepreneur pourront continuer à bénéficier du fonds de solidarité, mais jusqu’à quand ? Qu’en est-il des guides salariés en contrats courts (CDD, CDDU, contrats saisonniers) en train d’épuiser leurs droits à l’assurance-chômage, dans l’impossibilité de les recharger ou déjà en fin de droits ? » s’inquiète l’association Grenat. Selon elle, la profession, déjà précaire, risque de disparaître. S’il est difficile d’évaluer avec précision le nombre de guides-conférenciers exerçant aujourd’hui en France, ils seraient environ 4500 selon nombre d’associations et de professionnels du tourisme.
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