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Graine de Campus, le potager qui rassemble les générations

"Il faut cultiver notre jardin" conclut Candide à l'issue de son périple. Les étudiants des Cézeaux peuvent cultiver le leur dès le début de leurs études et récolter le fruit de leur travail en sortant de cours.

Traversé par l’unique ligne de tramway de Clermont-Ferrand, le campus des Cézeaux abrite plusieurs écoles d’ingénieurs, les filières sciences dures de l’Université Clermont Auvergne et plusieurs laboratoires de recherche. Son cadre verdoyant offre une vue sur la Chaîne des Puys et Gergovie, il est au cœur de zones résidentielles populaires. C’est ici qu’un groupe d’étudiants a choisi en 2014 de créer un potager et un verger. Antoine Vernay, post doctorant en biologie végétale était à l’époque étudiant et président de l’Association Des Naturalistes d’Auvergne (ADNA). « Avec l’association LieU’topie, l’ADNA et le soutien de l’université, nous avons transformé ces 800 m2 en jardin pédagogique. L’idée de départ, c’était de le cultiver en permaculture et d’expérimenter l’agroécologie. Nous avions projeté que les étudiants et les personnels de l’université puissent jardiner, semer, planter, récolter gratuitement et librement, venir faire un tour au jardin sans contrainte. Tout était collectif. » Le projet prend forme, mais finalement, au bout de quelques mois « nous avons proposé d’identifier des carrés de jardin pour qu’ils puissent être cultivés et récoltés par les personnes qui les cultivent. »

Plusieurs générations

Le projet a fait son chemin, pris racine dans le cœur des habitués du Campus. « 20 % des jardiniers sont des étudiants et 80 % sont des retraités ou des habitants des immeubles résidentiels qui jouxtent le Campus. » L’intergénérationnel fonctionne, des papys côtoient des étudiants ou des chercheurs autour des carrés de choux ou de poireaux. Dans le jardin, un hôtel à insectes, des cassis, des framboisiers, quelques fruitiers ponctuent le terrain de façon anarchique. Dans les carrés de culture, des aromatiques attendent sagement que les pommes de terre, les tomates ou les côtes de bette sortent de terre.

Auprès de mon arbre

De l’autre coté de la chaussée, des alignements de pommiers, d’abricotiers et d’amandiers locaux fleurissent déjà. Le verger conservatoire des Cézeaux s’étend sur environ 3000 m². Il abrite un peu plus de 120 arbres, des arbres appartenant à des variétés anciennes. Ces variétés proviennent de l’agglomération clermontoise et de sa ceinture verte, des côteaux de Limagnes jusqu’aux gorges de l’Allier. Ce verger a été créé dans un but de sauvegarde du patrimoine auvergnat et de maintien de la diversité biologique et génétique des amandiers et des abricotiers. Accessible au public, il est possible d’y prélever des greffons et de perpétuer ces variétés dans le cadre de l’ADNA. Toutes les deux semaines, un suivi phénologique (observation des différents événements de la vie d’un arbre en fonction du temps et de la météorologie) est effectué.

Dans le jardin, si le compost est opérationnel, l’opération poulailler sur le campus a finalement échouée. Le salon de jardin en palette témoigne de l’activité culturelle ou festive du jardin. « Aux beaux jours nous accueillons des animations ou des concerts, les étudiants organisent des soirées. » L’objectif pédagogique du jardin est atteint, les étudiants peuvent sans frais cultiver des légumes qu’ils pourront consommer, et surtout, le jardin du Campus permet à tous les étudiants de profiter des beaux jours pour se poser tranquillement au soleil pour écouter le chant des oiseaux, en rendant hommage à Voltaire.

À propos de l'auteur

Sonia Reyne

Journaliste en Auvergne , elle couvre les thématiques liées à la ruralité, l’environnement, les alternatives sociales, économiques ou agricoles, le numérique et les atouts de la région. Après une longue collaboration avec La Galipote, Sonia est passée par La Gazette de Thiers, La Montagne et d'autres titres locaux. Elle collabore régulièrement aux 4 saisons du Jardin bio ainsi qu'à Village magazine. Présidente du Club de la presse Auvergne, elle préside également l'Union des Clubs de la Presse de France et Francophones.

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