Il y a à peine deux ans, la municipalité de Clermont annonçait la création d’un centre sportif qui allait voir le jour dans le nouveau quartier Saint-Jean, à côté du Lycée Gergovie.
Rarement un chantier d’équipement municipal aura été aussi vite mené, puisque 23 mois seulement auront séparé l’annonce officielle et l’inauguration du Centre sportif Edith-Tavert.
Un centre sportif qui est également un lieu de vie
Cet équipement est exemplaire à plus d’un titre à commencer par son rôle dans la dimension métropolitaine de Clermont. Le projet était porté par la municipalité, mais en bonne intelligence avec les autres institutions, En effet, dans le planning de l’équipement, des créneaux sont réservés aux lycéens et aux collégiens qui peuvent, dès cette rentrée, profiter de la modernité des lieux. Le Centre sportif Edith- Tavert a également été conçu pour héberger un certain nombre d’associations sportives mais aussi pour être un lieu de vie au cœur du quartier Saint-Jean qui est un bloc important du Clermont du futur.
3 700 bottes de pailles et 700 m de panneaux photovoltaïque
Le Centre sportif Edith-Tavert est aussi exemplaire pour sa conception qui a permis une construction en un temps record et lui permet d’afficher aujourd’hui un niveau de performances environnementales très ambitieux. Il est, en effet, le premier bâtiment municipal à être autonome en énergie. 700 mètres carrés de panneaux photovoltaïques permettent de produire l’équivalent électricité pour l’éclairer, le chauffer et le refroidir. Son ossature bois biosourcée et ses murs comportant 3 700 bottes de pailles produites localement lui assurent une isolation exceptionnelle et apporte un sentiment de bien-être jamais vu dans un tel équipement. Le cabinet d’architectes clermontois CRR a volontairement choisi un style sobre et épuré avec deux volumes simples, reprenant l’esprit du Lycée Gergovie et symbolisant la véritable métamorphose du quartier qui était, il y a encore pas si longtemps, une zone industrielle sans âme. La végétalisation de la parcelle sur laquelle le centre est construit a fait l’objet de la plus grande attention.
Édith Tavert : un nom emblématique
On ne pouvait pas trouver un nom plus symbolique que celui d’Édith Tavert pour ce nouveau centre sportif. Joueuse internationale de basket, elle fut sélectionnée à 63 reprises en équipe de France entre 1949 et 1960 et a participé à 5 championnats d’Europe. Titrée trois fois championne de France, elle remporta deux victoires en Coupe de France et décrocha le bronze au Championnat du monde de 1953. À la fin de sa carrière sportive elle devint entraîneure de l’AS Montferrand, une collaboration d’assez courte durée puisqu’elle se fit licencier purement et simplement en 1964, au seul motif d’avoir participé à une réunion de l’Amicale des entraîneurs d’athlétisme à Paris plutôt que d’accompagner son équipe pour un match à Marseille. Les dirigeants regrettèrent sans doute amèrement leur sanction puisque dans la foulée, de nombreuses joueuses internationales démissionnèrent pour suivre Édith Tavert qui remonta une nouvelle équipe féminine au sein CUC, Clermont Université Club. Malgré un redémarrage à zéro et une règlementation contraignante, cette nouvelle équipe allait se hisser au sommet de la discipline. Les fameuses Demoiselles de Clermont remarquablement bien coachées écrasèrent le championnat de France, restant invaincues de 1968 à 1977. Durant cette décennies le CUC comptait dans ses rangs, Jacky Chazalon meilleure basketteuse du XXe siècle et Elisabeth Riffiod, sélectionnée 247 fois en équipe de France.
Finalement Edith Tavert, reviendra à l’ASM et présidera même l’association. Elle fut décorée à plusieurs reprises avant de s’éteindre à l’âge de 93 ans.
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