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Don du sang / Photo Pixabay
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Santé

Don du sang : faire remonter les stocks

Mercredi 2 mars 2022, de 10h à 19h, une grande opération de don du sang est organisée au Stade Marcel Michelin à Clermont avec pour objectif de faire remonter la réserve actuelle jugée trop faible. Les deux années passées sous le régime Covid et le repli sur soi ont sérieusement impacté les dons alors que les besoins sont de plus en plus forts.

En France, pour pouvoir travailler confortablement, le monde médical doit pouvoir compter sur un stock de sang de 110 000 litres. Actuellement, ce stock est largement en dessous du seuil, puisqu’il est situé à seulement 73 000 litres disponibles, ce qui correspond à 8 jours d’avance (le besoin quotidien se situant à 10 000 poches de sang). Au niveau de la région Auvergne-Rhône-Alpes où la demande journalière se situe à 1400 (250 pour Clermont) le stock permet une couverture de 10 jours. La collecte du sang, qui passe par un opérateur unique, l’EFS (Etablissement Français du Sang), fonctionne sur le principe du « circuit court » mais avec un système de mutualisation par région en cas manque ou de gros besoins. La situation de la France n’est cependant pas un épiphénomène et une majorité de pays connaissent des problèmes de stock similaires. La tendance observée depuis un peu plus de trois ans, s’explique par une forme de repli sur soi, débuté bien avant la période des confinements successifs. La baisse ne concerne d’ailleurs pas seulement le sang mais tous les secteurs médicaux qui font appel à la solidarité et à la générosité citoyenne. Le moyenne des Français qui donnent leur sang étant d’à peine 3,68%, la marge de progression est donc importante.

Promouvoir le don

En 2020 en région Auvergne-Rhône-Alpes, on a comptabilisé 6312 nouveaux donneurs contre 7581 qui sont « sortis » du circuit pour des raisons d’âge ou de maladie. Administrateur bénévole à Clermont, René Tremoulet se démène au quotidien pour promouvoir le don du sang espérant recruter de nouveaux donneurs. « J’interviens régulièrement en milieu scolaire à partir du CM2 » explique-t-il, « Les enfants participent bien aux discutions, posent des questions pertinentes, et ils ont de l’influence sur leurs parents. J’interviens également en 3e et Post-bacs mais le dialogue est moins facile. Ces interventions permettent d’expliquer à quoi servent les dons et aussi à rassurer, car de nombreuses personnes ignorent que le matériel utilisé,  les aiguilles, les tuyaux, les poches… est à usage unique ». En complément des actions de promotion, de grandes opérations comme celle qui va se dérouler au Stade Michelin* sont indispensables pour consolider le stock. Le Puy-de-Dôme comptabilise pas moins de 54 associations locales qui œuvrent pour le don du sang, ce qui permet d’obtenir un taux de 5,4% de donneurs, mieux que la moyenne nationale.  Le département se classe 16e au niveau France mais reste derrière la Haute-Loire et le Cantal.

54% du sang collecté est utilisé pour le traitement du cancer

N’importe quelle personne peut donner son sang à condition qu’elle soit en bonne santé et âgée de 18 à 70 ans. Un don représente un prélèvement 480 ml,  reconstitué en quelques jours, sur environ 5 litres que contient un corps humain. Le sang prélevé est analysé puis utilisé pour les urgences, la chirurgie mais aussi dans le cadre de la lutte contre le cancer à raison de 54% de la collecte. Mais le sang peut aussi être fractionné pour une utilisation séparée, des plaquettes, des globules rouges ou du plasma. Les évolutions de la médecine et des traitements font que la demande en plasma utilisé dans les traitements type immunoglobuline par exemple, augmente quand celle de globules rouges stagne. Le plasma risque même de devenir prioritaire à l’horizon 2025/2026 pour les équipe de l’EFS. La mobilisation des donneurs dans les années à venir sera donc de plus en plus importante

Dons et éthique

En France, le don du sang repose sur des valeurs éthiques. Volontariat, bénévolat, anonymat et non-profit pour l’EFS sont la règle, contrairement aux USA où le don est rémunéré ou certains pays européens qui pratiquent bénévolat et rétribution.  Selon René Tremoulet, payer les dons n’est pas la solution. Les pays qui rétribuent doivent également faire face à un manque chronique de sang, l’acte étant essentiellement pratiqué par les populations en situation de précarité. Même en payant les dons, les laboratoires qui produisent des médicaments nécessitant du plasma peinent à fournir les quantités requises.

*Pour l’instant, environ 500 personnes sont attendues à la collecte du 2 mars organisée en partenariat avec le Rotary International au Stade Michelin de Clermont.  Les inscriptions sont toujours ouvertes via le site de l’EFS. 

 

 

 

 

À propos de l'auteur

Olivier Perrot

Pionnier de la Radio Libre en 1981, Olivier Perrot a été animateur et journaliste notamment sur le réseau Europe 2 avant de devenir responsable communication et événements à la Fnac. Président de Kanti sas, spécialisée dans la communication culturelle, il a décidé de se réinvestir dans l'univers des médias en participant à la création de 7jours à Clermont.

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