Installé à Riom, Cyrille André fabrique des carnets depuis près de 20 ans au sein de son entreprise l’Atelier Volute. Il raconte la genèse de son activité : “ Chez moi, il y avait des vieux livres, comme dans toutes les maisons, avec leur odeur, et certains étaient abîmés : je voyais les entrailles, les ficelles qui sortent, la colle d’os ou de peau qui craquèle. J’ai eu un accès direct à la fabrication, à l’architecture”. Quand on lui demande comment il a appris à créer ces carnets, il répond en souriant : “Famille monoparentale, fils unique, sans jouets, c’était ça ma formation. Il y avait les outils du grand-père, du tonton. Pas de ballon, pas de frisbee, juste des pinces, des clous, des planches, des tenailles”. Il démarre son activité en 1999 lorsqu’un ami lui propose un bout de stand pour les fêtes médiévales de Montferrand. Il vend alors des carnets en cuir, tissu, bois, nacre, drap de grand-mère ou nid de frelons. Ces premiers carnets servent de journaux intimes, albums photos ou carnets de voyage. Les prix varient de 6 à 400 euros l’unité.
Fou de grimoires
En 2000, un de ses clients lui demande de fabriquer le plus gros carnet qu’il peut. La tâche est colossale et, au final, Cyrille crée un carnet de 17 kg. Lui vient alors l’idée de proposer des grimoires, ces livres destinés au départ à la magie ou à la sorcellerie. Lorsqu’il s’attèle à produire ces gros livres, il ne compte pas son temps et peut passer des mois à façonner sa création. Cyrille maîtrise plusieurs techniques pour obtenir ses grimoires : couture, parage du cuir, travail du papier, travail du tissu, marqueterie, travail du bois.
Un des seuls en France
Malgré ses multiples talents, l’artisan n’arrive pas à vivre de ses créations. “Ça fait 20 ans que je dis ne pas arriver encore à en vivre” ironise-t-il. Mais depuis qu’il a mis ses vidéos sur une chaîne YouTube, de nouveaux clients viennent à lui pour lui commander des grimoires. Cyrille explique : “Je suis un des rares à faire ça en France. Il y a un côté magique, comme dans les films du Seigneur des Anneaux ou Harry Potter”. La création de ces grimoires nécessite de nombreuses heures de travail et à la fin, le Riomois ressent la même émotion : “Je suis content mais je vis un véritable baby blues” conclut-il.
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