Une centaine d’élèves de l’Ensemble scolaire international Massillon & Ecole Bilingue Internationale de Clermont, ont investi cette semaine, l’Hôtel de région pour organiser, 4 jours durant, le ClerMUN 2024 sur le thème : Bouleversements et justice climatique.*
Un MUN, comme Model United Nations, est un rassemblement de jeunes, entièrement organisé par des jeunes, qui prend la forme d’une conférence intergouvernementale de l’ONU et dont le but est de sensibiliser la jeunesse aux grands enjeux du monde, aux relations internationales et à la diplomatie, en abordant des sujets d’actualité. Des MUN sont organisés un peu partout en Europe et dans le monde, sous la houlette de l’ONU. Les plus prestigieux sont ceux des universités américaines de Harvard, Berkeley ou Stanford mais un MUN plus exceptionnel que les autres, le FerMUN, se déroule dans le saint des saints, les locaux de l’ONU. Si dans de nombreux pays les MUN commencent au collège ou au Lycée, en France, ils sont généralement organisés dans les grandes écoles et les universités. L’ensemble scolaire Massillon fait donc un peu figure d’exception, en proposant à ses élèves de troisième, seconde et terminale de participer.
Un travail tout au long de l’année en plus du cursus scolaire
« Les MUN sont organisés par comités et dans ces comités, des élèves commencent à débattre sur des thèmes variés que ce soit la justice climatique, la guerre, l’immigration… » explique Émile Gorgeon-Merino, secrétaire général du ClerMUN 2024. « En amont, les élèves se préparent. Ils représentent chacun des pays et prennent parti pour en comprendre les enjeux. Il y a donc un travail de recherche en amont avant de prononcer des discours de politique générale. Ces DPG sont du même type que ceux que l’on peut entendre à l’ONU. Ils sont faits par les élèves et mettent en avant la position et les enjeux des pays vis à vis de la problématique posée ».
Durant la tenue du ClerMUN, 2 problématiques différentes auront été débattues, à raison d’une journée et demi par thème. À la fin, les élèves votent des résolutions, qui sont en fait les accords qui ont été trouvés sur une problématique donnée. « C’est un travail très long » reprend Émile Gorgeon-Merino « Il y a des votes, des amendements, des clauses… cela demande beaucoup d’efforts de savoir et une qualité de débat ». À l’issue de la semaine, si les élèves le souhaitent, ils peuvent demander par l’intermédiaire de l’Association française pour les Nations Unies que les conclusions soient lues, lors des cessions des Nations Unies. L’AFNU, ne garde que les meilleures et les plus pertinentes en opérant des choix dans la production de l’ensemble des MUN au niveau international.
« Il faut du sérieux et de la rigueur parce que le projet ClerMUN en dépend »
« Cela apporte énormément, du côté des connaissances car cela touche beaucoup de problématiques, mais aussi sur plan personnel » témoigne le jeune secrétaire général. « Cela m’a appris à travailler vraiment. Je suis rentré en terminale et j’ai du gérer à la fois les cours et le ClerMUN. Au début, j’ai eu du mal, mais je m’y suis mis et cela m’a appris la discipline, la rigueur, l’organisation, le sens des priorités. J’ai passé beaucoup de temps à travailler, mes amis m’ont dit que je passais ma vie à travailler, mais la moitié du temps je n’ai pas l’impression que c’est du travail. ClerMUN c’est une belle famille dans laquelle on s’entend tous bien et je ne travaille pas de la même façon que quand je travaille les maths. Même s’il faut du sérieux et de la rigueur parce que le projet en dépend, c’est plus soft comme charge mentale ».
On l’aura compris, l’implication des élèves dans un MUN est, certes, une charge de travail supplémentaire, mais aussi une manière d’opérer une bascule vers le monde adulte et l’environnement professionnel. Le fait d’être en quelque sorte de jeunes ambassadeurs de l’ONU impose des règles de savoir être, le respect des valeurs portées par l’ONU et l’application d’un code vestimentaire qui finalement pousse des jeunes à se transcender.
*3 experts ont été invités à prendre la parole durant le MUN clermontois 2024 : Alain Le Roy qui fût diplomate, ambassadeur de France à Rome et secrétaire général du Service européen pour l’action extérieure, Antoine Sautenet directeur du développement durable de Michelin et Fabienne Pompey ancienne journaliste de l’AFP, aujourd’hui chargée de la communication du secrétariat général des Nations Unies en France.
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