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Le faucon crécerelle, un habitant de la cité- photo Eliane Manière.
Animaux Environnement

Clermont, la cité des rapaces

Si les pigeons, les pies, les corbeaux, les étourneaux, les moineaux et autres passereaux nous sont familiers, il est plus surprenant de croiser des rapaces dans l’espace urbain. Et pourtant…

Alors que leur espace naturel recule et que la biodiversité est menacée, certains rapaces s’installent en ville. D’autres se contentent de venir pour s’y nourrir. Petit panorama des espèces présentes sur le territoire clermontois…

 Faucon crécerelle: un oiseau très pieu

La cathédrale est très appréciée par le faucon crécerelle photo David Houston.

Le faucon crécerelle est un petit oiseau pesant entre 150 et 300 grammes.  Seul rapace à nicher à Clermont, il a élu domicile en ville à des endroits lui rappelant son habitat naturel que sont les cavités des falaises. Plutôt sur des grands édifices comme les églises ou les immeubles. Il se nourrit de petits rongeurs, campagnols, souris ou mulots et de petits oiseaux comme les moineaux. La Ligue pour la Protection des Oiseaux a recensé entre 15 et 20 couples sur Clermont, dont une dizaine en bordure de ville, proche des zones agricoles. La cathédrale héberge un couple. On en trouve également un sur l’église Notre Dame de Montferrand, aux lycées Blaise Pascal, Jeanne d’Arc, Marie Curie, au collège Tremonteix, un couple vit dans un séquoia à La Glacière, il en existe aussi un ou deux dans les usines Michelin au carrefour des pistes. Les couples peuvent même nicher dans un pot de fleur sur un balcon ou sur un conduit d’aération. La Ligue Protectrice des Oiseaux Auvergne (LPO) a déjà récupéré des poussins tombés du nid au marché Saint-Pierre et au Carré Jaude. Ces oiseaux n’ont pas vraiment de prédateur en ville, hormis peut être le faucon pèlerin.

Le faucon pèlerin chasse en vol

Les faucons pèlerins squattent la cathédrale en hiver. C’est un rapace pesant entre 750 et 1300 grammes qui niche habituellement sur les falaises. Il a failli disparaître en Europe à cause du DDT, un insecticide puissant qui fragilisait la coquille des œufs. Progressivement, la population se reconstitue et commence à s’installer en ville pour les des raisons similaires à celles du faucon crécerelle. Ce rapace y trouve sa nourriture et dispose d’un habitat pour pondre et élever les jeunes. Le pèlerin se nourrit uniquement d’oiseaux qu’il chasse en vol, notamment les pigeons domestiques.  Pour autant, à Clermont, aucun couple de pèlerins n’a encore daigné élire domicile. Le pèlerin serait-il bêcheur ? D’ici à ce que lui aussi trouve que la cathédrale est sale… La LPO a bon espoir d’en voir s’installer un jour à l’aide de nichoirs.

Un faucon pélerin- photo Francis Journeaux.

 

Épervier, buse et milan

Le promeneur peut également apercevoir d’autres rapaces dans le ciel clermontois. Des oiseaux qui, eux, n’ont pas élu domicile dans l’espace urbain. Ainsi l’épervier d’Europe, de taille similaire au faucon crécerelle, pourrait peut-être à terme s’installer dans des parcs urbains possédant des résineux comme le parc Montjuzet. On remarque aussi un couple d’éperviers sur les côtes de Clermont, vivant en milieu naturel, dans la forêt. Même cas de figure pour la buse variable qui reste en périphérie sans entrer en ville, un animal pesant entre une livre et un kilo et demi.  Plusieurs couples ont été observés sur les côtes de Clermont. Quant au milan noir, un charognard d’un poids moyen de 750 grammes, il a fait sien l’habitat naturel du val d’Allier. Cet oiseau migrateur, qui passe l’hiver en Afrique, s’aventure parfois en ville afin de récupérer des déchets dans les jardins ou de traquer des rongeurs.

Oiseaux et bâti, un programme de la LPO

La LPO Auvergne développe le programme Oiseaux et bâti qu’elle espère lancer avec la municipalité de Clermont. Le dispositif consiste à favoriser l’installation des oiseaux en ville dans le cadre de réhabilitation de bâtiments. En jeu, notamment, la problématique des nids d’hirondelle qui peuvent être détruits durant des rénovations de façade, notamment. Le programme entend également prévoir, dès la conception du bâti neuf, des cavités pour les martinets. Et il est même question de prévoir des nichoirs pour accueillir des couples de faucons pèlerin. Bien-sûr, la présence d’animaux sauvages en milieu urbain, aussi satisfaisante puisse-t-elle paraître, est d’abord la conséquence du recul dramatique des espaces naturels et de la biodiversité en général. Les accueillir est souhaitable mais ne pas détruire leur habitat et leur biotope eut été préférable…

 

Photo Eliane Manière.

À propos de l'auteur

Patrick Foulhoux

Journaliste et grand amateur de musique rock, Patrick Foulhoux a collaboré pendant de nombreuses années avec des magazines consacrés à la musique (Rollling Stone, Rock Sound, X-Rock...) et des titres de la presse de territoire. Sa passion pour le Rock l'a conduit à devenir directeur artistique de labels, tourneur, manager, organisateur de festival et écrivain.

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