Clermont, comme Brest, aurait pu l’emporter
Le match nul entre le CF63 et le Stade Brestois 29 a offert autant de motifs de satisfaction que de frustration pour les deux camps.
D’un côté, Clermont aurait pu aspirer à la victoire avec une meilleure précision dans ses actions offensives, tandis que Brest a également raté de peu l’opportunité de remporter les trois points.
Et ce, en partie à cause d’une décision arbitrale clémente de Madame Frappart concernant une intervention risquée de Caufriez mais surtout par la faute de Mory Diaw, gardien de Clermont, qui s’est distingué par ses arrêts décisifs, contribuant à garder son équipe dans le jeu jusqu’au bout du temps additionnel.
Verre à moitié plein ou à moitié vide ?
Du côté des optimistes, plusieurs points positifs sont à souligner : Clermont a tenu tête à une équipe de haut de tableau en forme, a démontré une belle résilience en égalisant, et a tenu bon malgré les dernières occasions de Brest en fin de partie.
Ces éléments sont perçus comme le signe d’une équipe battante et encore engagée, capable de rivaliser avec les meilleures équipes du championnat et qui retrouve un peu de chance.
Cependant, les pessimistes pointeront du doigt l’incapacité de l’équipe à transformer ses périodes de domination en victoires, soulignant un manque persistant d’efficacité offensive, malgré un retour au système en 4-2-3-1 pour ce CF63 – Stade Brestois.
Cette inefficacité devant le but maintient Clermont dans une situation précaire au classement, aggravant les difficultés à s’extraire de la zone de relégation.
Le match contre Brest illustre donc parfaitement les problématiques de la saison clermontoise : une capacité à bien jouer (par moment) mais sans concrétiser ses opportunités et des difficultés à éviter des erreurs qui peuvent coûter cher.
Une nouvelle approche tactique…
L’adoption du schéma tactique en 4-2-3-1 par Clermont a introduit plusieurs évolutions notables.
Ce système a rendu le jeu clermontois plus diversifié et moins prévisible, offrant une meilleure distribution des attaques et établissant un bloc équipe plus avancé qui a permis un pressing plus marqué sur le terrain adverse, preuve d’une volonté de dominer le match. Ou, a minima, de ne pas se laisser dominer.
Enfin, un changement notable dans la stratégie de relance a été observé, avec une préférence marquée pour les longs ballons de la part de Mory Diaw, contrastant avec l’habitude antérieure du club de privilégier les relances courtes depuis l’arrière.
Ce choix tactique, reflétant une nouvelle philosophie de jeu, probablement destinée à se rassurer et à éviter de prendre des risques inutiles face à une équipe au pressing redoutable, souligne les adaptations forcées auxquelles Clermont est confronté dans sa quête de points en Ligue 1.
Cependant, malgré ces ajustements positifs, certaines faiblesses persistantes ont été observées.
Mais des maux récurrents
Le positionnement proche des milieux centraux, surnommés les « GG », a soulevé des questions d’équilibre au milieu de terrain, Gastien apparaissant souvent trop avancé et vulnérable en transition défensive alors que Gonalons s’est, lui, rarement montré si peu inspiré au duel.
Bien que Brest n’ait pas privilégié l’axe pour ses offensives, l’espace entre les deux défenseurs centraux clermontois s’est avéré préoccupant également, offrant des ouvertures à l’adversaire, d’autant plus que les milieux étaient positionnés haut sur le terrain.
Un autre point critique a été le faible nombre de tirs au but de Clermont, avec seulement sept tentatives (dont seulement deux ont été cadrées), reflétant un manque d’efficacité dans le dernier geste malgré plusieurs phases de jeu vraiment prometteuses lors de ce CF63 – Stade Brestois.
Enfin, la synergie entre Neto Borges, le joueur ayant touché le plus de ballons pour Clermont, et Virginius, qui en a touché le moins, a également fait défaut, les deux joueurs peinant à combiner efficacement ensemble.
Joueurs d’influence
Mory Diaw a, une fois de plus, prouvé sa valeur en tant que dernier rempart de Clermont, réalisant huit arrêts décisifs qui portent son total à 95 sauvetages cette saison, le plaçant en tête des gardiens les plus sollicités de la Ligue 1. Un cadeau empoisonné…
Son influence sur le match est soulignée par un indice de « buts empêchés » de 0.47, attestant de son rôle crucial malgré une tactique de relances longues qui a souvent manqué d’efficacité.
Johan Gastien a également joué un rôle central, touchant 62 ballons, créant une occasion nette, et réussissant deux passes clés. Sa capacité à dicter le jeu a été nette, bien qu’il doive améliorer sa précision technique et ajuster son positionnement sur ses retours défensifs pour mieux protéger l’arrière-garde clermontoise.
Jim Allevinah a démontré en 25 minutes ce qu’il pourrait apporter avec une qualité de centre plus constante, transformant ses débordements redoutables en passes décisives. Il a souligné, par son centre parfait, ce que Clermont a manqué si souvent cette saison.
Grejohn Kyei, grâce à son but égalisateur, a donné espoir à Clermont, bien que sa frappe totalement dévissée par la suite ait rappelé l’importance de capitaliser sur chaque occasion dans la lutte pour le maintien.
L’entrée d’Habib Keita a apporté une nouvelle dynamique au milieu de terrain, avec une efficacité parfaite dans les passes, les duels, et les dribbles, contrastant fortement avec la performance moins impactante de Maxime Gonalons et montrant, si besoin en était, l’importance de l’apport de chaque joueur en cette période cruciale de la saison.
Du bon et du moins bon
Neto Borges s’est distingué en étant le joueur clermontois le plus actif, touchant 64 ballons et réalisant 8 interventions défensives, le meilleur total de son équipe. Malgré une efficacité en duel de 50% et une passe clé générant une occasion de but significative (avec un xA de 0.43), son manque de précision dans les centres et les longs ballons a été compensé, pour une fois, par une balle d’Allevinah qui a fait mouche !
Muhammed Cham a cherché à dynamiser le jeu offensif avec sa disponibilité et ses tentatives de création, résultant en deux passes clés. Toutefois, son faible taux de réussite dans les duels et les dribbles, combiné à l’inefficacité de ses centres (parfois bons malgré tout), a limité son impact sur le match. L’absence de tentatives de tir de sa part a également été notable.
Bilal Boutobba a été le plus entreprenant en termes de dribbles, tentant de percer la défense adverse avec cinq tentatives, dont trois réussies, et participant activement aux duels. Malgré cela, sa justesse technique a laissé à désirer, avec un taux de réussite des passes de seulement 68% et une perte de 14 ballons. Bien qu’il ait réussi la moitié de ses centres, son incapacité à cadrer des tirs, lui aussi, reflète un mal collectif presque inexplicable !
Bien tenté !
Shamar Nicholson a été actif dans le jeu, cherchant à impliquer ses coéquipiers, mais a manqué d’efficacité devant le but avec un xG personnel de 0.84. Sa tentative de dribble superflue en début de match et un faible taux de réussite au duel (4 sur 15) ont souligné des lacunes, malgré un arrêt remarquable de Bizot sur une de ses tentatives.
Maximiliano Caufriez a réalisé une performance mitigée avec seulement deux interventions défensives et une réussite dans moins de la moitié de ses duels. Cependant, il a été précis dans ses passes (91% de réussite) et a tenté quelques initiatives individuelles, dont un tacle risqué dans la surface qui, selon les arbitres, visait à contrer un tir et ne justifiait donc pas de siffler penalty. Chanceux pour la peine.
Chrislain Matsima a montré du potentiel défensif avec sept interventions et a remporté la moitié de ses duels, mais aurait pu pénaliser l’équipe par une perte importante de 10 ballons et un dribble subi, révélant des faiblesses, surtout dans la relance.
Andy Pelmard a eu du mal à s’adapter au rôle de latéral, participant peu au jeu, avec une influence offensive limitée et seulement trois duels disputés. Sa contribution défensive, marquée par cinq interventions, n’a pas suffi à compenser le manque offensif dans un rôle de latéral qui se doit d’être plus actif dans le jeu.
Yohann Magnin, disposant de moins de temps de jeu, n’a pas marqué le match de son empreinte, laissant peu de faits marquants à signaler sur sa courte présence.
Sans idées
Alan Virginius, malgré une tentative de reprise acrobatique qui aurait pu marquer un tournant, a semblé absent durant la rencontre, touchant seulement 22 ballons, le total le plus bas parmi ses coéquipiers. Cette discrétion sur le terrain soulève des questions sur son adaptation au système de jeu après sa récente arrivée au club ou sur sa condition physique post-blessure. On peut espérer qu’il retrouve de l’influence rapidement.
Maxime Gonalons a étonnamment été pris dans la nasse, perdant la majorité de ses duels, un fait peu caractéristique pour lui. Avec aucun duel gagné au sol et deux éliminations en un contre un, il a également été le joueur le plus sanctionné du match avec cinq fautes. Cette performance en deçà de ses standards habituels montre qu’il a eu du mal à trouver sa place, aussi bien en attaque qu’en défense, où il n’a réalisé qu’une seule intervention.
Elbasan Rashani a symbolisé sa saison difficile par un carton rouge aussi inutile qu’idiot, marquant ainsi un nouveau creux dans une année déjà compliquée.
Après CF63 – Stade Brestois, tout n’est pas perdu, mais presque…
Malgré des prestations individuelles globalement moyennes, l’équipe a répondu présente en montrant une combativité et une qualité de jeu attendues par les supporters, confirmant ainsi une nette amélioration par rapport aux prestations précédentes.
Cependant, la victoire escomptée n’a encore pas été au rendez-vous, laissant un goût d’inachevé malgré deux performances collectives notables lors des récents affrontements, dont le match contre Strasbourg il y a quinze jours.
Cette récolte de seulement deux points sur des matchs semblant accessibles, car le jeu déployé aurait mérité davantage, soulève des interrogations quant aux perspectives d’avenir de l’équipe dans la lutte pour le maintien.
Néanmoins, malgré une ambiance teintée de morosité, l’espoir demeure permis.
Le destin de Clermont Foot 63, dont les adversaires directs restent à porté de fusil, n’est pas encore totalement scellé, et l’heure n’est pas au désespoir mais au combat.
Reste qu’avec le calendrier qui l’attend, il faudra beaucoup d’énergie et de volonté mais aussi espérer que le maintien ne se joue pas trop haut cette année.
En effet, s’il faut atteindre 38 points pour se maintenir, comme le soulignait en fin de match, Eric Roy, entraîneur de Brest, le sort des clermontois serait probablement déjà jeté…
Gageons que 34 (ou peut-être même moins) suffiront…
Le résumé vidéo de CF63 – Stade Brestois
Voir la conférence de presse d’après-match de Pascal Gastien
Prochain match
Stade Rennais – Clermont Foot 63
Roazhon Park – Dimanche 18 Février – 15h00 – 21ème journée de Ligue 1 Uber Eats – Diffusion : Prime Vidéo
Commenter