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Caroline, présidente de l'association My Girl's Street
Caroline, présidente de l'association My Girl's Street / Photo DR
Vie publique

Caroline, présidente de My Girl’s Street  : La Journée internationale des droits des femmes devrait avoir lieu tous les jours

En ce 8 mars, comme chaque année, on célèbre la Journée internationale des droits des femmes . Malgré une mobilisation vieille de plus d’un siècle, certaines femmes, à l’image de Caroline présidente de l’association clermontoise My Girl’s Steet, doivent rester des militantes actives pour faire bouger les us et coutumes d’une société dans laquelle le patriarcat reste une base très solide.

La Journée internationale des femmes, appelée Journée internationale des droits des femmes dans plusieurs pays dont la France (selon l’appellation officielle de l’ONU), a lieu chaque année depuis 1911. Malgré 110 années de célébrations, d’alertes et de mobilisation, la femme ne trouve pas toujours sa place dans la société pour pouvoir réellement jouer à armes égales avec l’homme. Interrogée sur la question, Caroline, fondatrice et présidente de l’association clermontoise qui dénonce le harcèlement de rue  My Girl’s Street, constate qu’il est difficile de faire bouger les mentalités. « Il y a un mouvement féministe qui se développe au sein des nouvelles générations. Certaines jeunes femmes sensibles aux inégalités n’hésitent pas à dénoncer pour tenter de casser le système de patriarcat et c’est très bien. Grâce aux prises de parole, elles arrivent à sensibiliser les hommes mais il y a encore de grosses lacunes. Certaines femmes doivent elles-mêmes prendre conscience qu’elles sont dans un monde inégalitaire. C’est particulièrement vrai dans les milieux défavorisés et précaires où beaucoup de filles et de jeunes femmes sont manipulées. En fait, la Journée internationale du droit des femmes devrait avoir lieu tous les jours. »

Un problème d’éducation et de formation

Caroline pointe du doigt un problème d’éducation. « Pour faire bouger les mentalités, il conviendrait de parler de sexualité et des rapports hommes-femmes dès le collège. La solution c’est l’éducation mais la question n’est pas vraiment au cœur des programmes éducatifs » précise t-elle, en déplorant le manque de moyens alloués à la cause dans les établissements où officient pourtant des enseignants motivés mais un peu désarmés*. En dehors du milieu scolaire c’est la formation qui fait défaut ajoute t-elle « La police n’est pas formée et ne sait pas toujours appliquer la bonne méthode pour appréhender les cas de violence et les féminicides. Du coup les plaintes sont fréquemment classées sans suite et lorsqu’elles ne le sont pas, c’est malheureusement la justice qui ne suit pas en rendant des verdicts dont les justifications trouvent leurs sources dans le patriarcat ».

Écouter la voix des femmes

Une journée annuelle consacrée aux droits des femmes n’est clairement pas suffisant pour faire avancer la cause qui touche tous les milieux et toutes les classes sociales. Les femmes doivent donc pouvoir compter sur des associations comme My Girl’s Street pour faire entendre leur voix. Caroline qui comptabilise autour d’elle une 20ène de bénévoles-adhérentes œuvre au quotidien pour dénoncer le harcèlement de rue** et plus largement les inégalités. « Les femmes ne sont pas prises au sérieux et l’on peut légitimement se poser la question de la valeur de leur parole. En instaurant la parité dans les institutions, le monde politique a montré qu’il avait pris conscience qu’il fallait agir mais concrètement dans le débat, les femmes à qui l’on coupe trop souvent la parole n’ont pas le dernier mot. Alors il est important de crier et d’ouvrir nos bouches » dit-elle en reconnaissant que malgré son engagement sans faille, le militantisme est fatiguant.

*Des membres de l’association My Girl’s Street interviendront dans les prochaines semaines au collège de Rochefort Montagne

**L’association administre actuellement un sondage sur le sentiment d’insécurité dans les rues de Clermont : Voici un lien direct pour y participer.

À propos de l'auteur

Olivier Perrot

Pionnier de la Radio Libre en 1981, Olivier Perrot a été animateur et journaliste notamment sur le réseau Europe 2 avant de devenir responsable communication et événements à la Fnac. Président de Kanti sas, spécialisée dans la communication culturelle, il a décidé de se réinvestir dans l'univers des médias en participant à la création de 7jours à Clermont.

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  • Depuis 1911! Pourvu que Caroline – et la cohorte de ses semblables- n’attendent pas 2111 pour obtenir une véritable reconnaissance…

    • Depuis 1911! Pourvu que Caroline – et la cohorte de ses semblables- n’attendent pas 2111 pour obtenir une véritable reconnaissance…

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