D’un côté, Romain Bardet, le spécialiste des courses par étape. Si un virus ne s’était insinué dans la vie planétaire, jusqu’à en bouleverser l’ordonnancement, il préparerait assidûment le Giro, en s’apprêtant sans doute à disputer Liège-Bastogne-Liège, la doyenne des classiques. De l’autre Julien Alaphilippe, maître ès courses d’un jour. Il aurait dû, en ce printemps, remettre en jeu ses titres obtenus dans Milan-San Remo, les Strade Bianche et la Flèche Wallonne, tout en découvrant le redoutable Ronde Van Vlaanderen (le Tour des Flandres). Mais voilà, l’épidémie a eu raison des plus solides habitudes, balayant au passage les monuments du calendrier cycliste. Et les deux champions auvergnats, confinés comme il se doit, en sont réduits à faire du vélo… sur home trainer en attendant les jours meilleurs. Qui pourraient arriver dès le 11 mai,…
Salon ou cuisine ?
Parmi les épreuves victimes du coronavirus, figure le Tour de Suisse qui, traditionnellement, constitue l’un des itinéraires privilégiés (avec le Dauphiné) dans la perspective du Tour de France. Privés de véritable course (elle était prévue du 7 au 14 juin), les organisateurs ont décidé, néanmoins, de mettre sur pied une épreuve virtuelle. Treize équipes professionnelles, avec chacune trois coureurs, vont ainsi participer à cette compétition pas tout à fait comme les autres. Les cyclistes s’y aligneront, depuis chez eux, dans leur salon, leur cuisine ou leur jardin, sur des vélos d’entraînement connectés à une plate-forme.
Combler le vide
L’exercice n’est pas inédit. En effet, au tout début du mois d’avril, le Tour des Flandres a testé la formule lors d’une compétition virtuelle remportée par le Belge Greg Van Avermaet. Elle fut suivie en direct par quelques 600.000 spectateurs. En ce qui concerne la version suisse, elle se déroulera sur cinq jours, du 22 au 26 avril, avec des étapes au format réduit (entre 27 et 50 km) empruntant des routes (si l’on peut dire) sur lequel le véritable Tour de Suisse aurait du rouler. En plus de Bardet et Alaphilippe, le plateau de la compétition comprendra Nibali, Adam Yates, Pedersen ou encore Naesen et Latour. L’initiative bénéficiera de la couverture télé de la chaîne L’Equipe qui, il est vrai, en ces temps de disette, n’a pas grand-chose à se mettre sous la dent.
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