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Photo : Emma D'Aversa / musée Lecoq
Photo : Emma D'Aversa
Culture Environnement

Visite guidée au muséum Lecoq : « Perds pas le Nord »

Savez-vous comment font les poissons pour sentir sous l’eau, que la chouette peut tourner sa tête à 360°, que certains oiseaux ont un GPS dans la tête, ce qu’est un sextant ou la triangulation ? Perdez pas le Nord, suivez-nous pour une visite de cette exposition dédiée à l’orientation qui devait initialement se terminer le 18 janvier mais qui est prolongée jusqu'à septembre.

Ouverte en mai 2021, l’exposition Perds pas le Nord  a été conçue à l’automne 2020, pour faire suite à Nature en ville. A l’origine l’exposition devait être consacrée à l’approche cartographique de l’orientation « mais il valait mieux élargir ce thème à la nature pour s’interroger sur la manière dont toutes les espèces usent de leurs facultés pour s’orienter » explique Charles Lemarchand, docteur en Biologie co-organisateur de l’exposition. L’orientation est une affaire de perception et sensorielle avant que l’homme n’use des technologies : « un progrès dans l’histoire de l’humanité ! »

Combinaison des sens

L’ouïe, la vue, l’odorat, le goût, le toucher peuvent mis à contribution pour « chercher de la nourriture, un habitat ou un partenaire sexuel, des facteurs essentiels à sa survie ». Grâce à leur vue « Les aigles peuvent repérer des éléments à des kilomètres dans leur large champ de vision mais peuvent passer à côté de leur proie alors qu’elle n’est qu’à quelques mètres ». Rien qu’à leur odorat, « les saumons ou les truites peuvent retrouver le cours d’eau de leur naissance, trouver des frayères ou du plancton, avec les structures spécifiques de leur narines. Les odeurs circulent dans les cours d’eau ».

Photo : Emma D'Aversa / Lecoq
Photo : Emma D’Aversa

Les plantes sont, quant à elles, dotées de la « statolithe qui leur fait percevoir la gravité », « la force que la terre va exercer sur nous », et qui est pour nous aussi un élément d’orientation. « On observe que les plantes s’orientent de telle sorte à chercher le chemin le plus court pour atteindre la lumière, sauf quand le terrain est pentu ». « On a envoyé des graines germées dans l’espace et on voit qu’elles poussent différemment ».

L’orientation des animaux : des nuées aux abîmes

La perception des vibrations est aussi un élément d’orientation grâce à l’ouïe. Dans les abîmes, « Les cétacés, comme les baleines, sont capables de détecter des sons à très basses fréquences » tandis que « les chauves-souris sont capables d’émettre des sons très aigus, des ultrasons ». Ils leur permettent « de modéliser leur environnement en émettant des sons pour déceler tout ce que le retour de ce son va leur permettre d’interpréter pour s’orienter ».

Photo : Emma D'Aversa / Lecoq oiseaux
Photo : Emma D’Aversa

« Les rouges gorges que l’on trouve chez nous en été ne sont pas les mêmes qu’en hiver ». Ces oiseaux migrateurs, comme les pigeons ou les oiseaux polaires « se repèrent avec le champ magnétique, grâce à la protéine Cry4, pour eux pas besoin de GPS ». « Les chouettes peuvent tourner leur tête à 360°, leur oreilles ne sont pas symétriques, leur champ d’audition est donc encore plus étendu ».

On a tendance à penser que « les facultés de perception sont proportionnelles à la taille des bêtes. Beaucoup d’études ont été menées chez les papillons et les coléoptères. Ils détectent les stimuli chimiques, olfactifs, visuels pour se localiser dans l’espace ». 

Vingt mille lieues sous les mers 

S’inspirant de la nature et du « système de propagation des ondes des cétacés ou certains dauphins pour l’orientation, l’homme va créer le sonar » lui permettant de se repérer en pleine mer parce que dans cet environnement « l’homme a peu de repères sauf au bord des rivages, sinon il y a les étoiles ou les phares qui mobilisent la vue. Grâce à la lentille de Fresnel créée en 1822 on peut voir à des kilomètres au loin assemblée à une lampe à huile qui démultiplie le périmètre de diffusion de la lumière des phares ».

Photo : Emma D'Aversa / galerie Lecoq
Photo : Emma D’Aversa

« A l’échelle humaine, ça fait relativement peu de temps qu’on a une vision globale de la planète », afin de savoir « quelle route prendre pour naviguer ». Dédiée à la cartographie, la galerie du musée explore aussi les outils de conception des cartes pour leur perfectionnement avec « les sextants pour mesurer les angles, les boussoles, des octants et des cadrans » pour parvenir aux cartes tridimensionnelles et enfin Google Maps.

Infos pratiques :

Expo Perds pas le nord : jusqu’au 18 septembre 2022
Muséum Henri Lecoq, 15 Rue Bardoux, 63000 Clermont-Ferrand
Ouvert du vendredi au samedi de 10h à 12h et de 14h à 17h et le dimanche de 14h à 17h
 Le deuxième étage du muséum est actuellement fermé en raison de travaux de réaménagement muséographique.

À propos de l'auteur

Emma D'Aversa

Étudiante en Master d’histoire et anciennement en hypokhâgne, Emma souhaite faire du journalisme son métier. Originaire de Clermont, elle est particulièrement intéressée par l'actualité culturelle mais aussi sociale, environnementale et politique.

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