Enfin, la réouverture des salles nous a permis de retrouver le grand écran et l’atmosphère unique de ces temples qui ont permis à votre chroniqueur d’être une sorte de drogué de cinéma, bien avant que le 7ème Art soit enseigné dans les écoles. Donc , précipitation pour retrouver le plaisir de s’asseoir dans un bon fauteuil et d’assister à la projection d’un film. Notre choix s’est porté sur un film américain qui a choqué l’Amérique de Donald Trump. Variante ludique du classique Les chasses du comte Zaroff de Ernest Schoedsack et Irving Pichel, The Hunt multiplie les fusillades en tous genres, agrémentées de pas mal d’humour et aussi d’amateurisme quant à la mise en scène destinée, de toute évidence, à un public friand de pop-corn et de Coca-Cola. L’auteur, Craig Zobel, a lui-même été très surpris de voir que son film avait été chassé des écrans US pendant un temps car une polémique est née prenant pour prétexte que cette « chasse » critiquait l’usage des armes à feu dans ce pays qui les adule. Bref, l’essentiel, pour le cinéphile, a été d’être assis enfin loin de son téléviseur. A noter que la salle dans laquelle est projetée cette œuvre offre toutes les conditions nécessaires à la sécurité du spectateur. Certains peuvent, en effet, se montrer hésitants à prendre des risques (même limités) en cette période de Covid, que l’on espère bientôt vidé définitivement.
Flash-back
Ce confinement a pu aussi être l’occasion de revoir des œuvres qui nous ont marquées et qui resteront à jamais gravées dans nos mémoires… Je pense, bien sûr, à la saga Antoine Doinel de François Truffaut. Quel bonheur de se plonger dans cette époque où le maître de la Nouvelle Vague nous parlait de sa jeunesse, de ses amours et aussi de ses désillusions, sans chichis et sans ces effets grotesques qui pullulent dans les blockbusters contemporains…Le tout avec humour, finesse et sincérité…Plaisir aussi de revoir ces acteurs et actrices, dont Jean-Pierre Léaud était le maître de ballet .Je cite par exemple: Claude Jade, Marie-France Pisier, Rosy Varte, Daniel Ceccaldi, Claude Véga etc.
Un Chabrol passé inaperçu
Plaisir aussi de découvrir un film de 1962 signé Claude Chabrol qui n’a pas connu de succès et qui, pour votre serviteur, était resté inconnu. L’œil du malin, interprété par Jacques Charrier, Stéphane Audran et un grand acteur autrichien, Walter Rever, est une œuvre totalement étrange, réalisée avec infiniment de talent par notre grand cinéaste, hélas disparu. L’histoire est celle d’un journaliste raté, muté en Allemagne, séduit par un couple apparemment idéal, qui va nouer des liens très amicaux avec lui. Mais le sujet du film est la fascination vénéneuse qu’éprouve le journaliste pour l’épouse. Elle va le mener au pire… Tourné avec très peu de moyens, ce film mérite d’être redécouvert et programmé dans nos salles.
Je vous souhaite, chères lectrices et chers lecteurs de 7 Jours à Clermont, un superbe été.
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