Avec Hors normes, Nakache et Toledano signent un film vibrant, drôle, humain sur une association créée par deux amis qui a pour but de venir en aide aux jeunes autistes. Ces amis, l’un juif, l’autre musulman, ne sont pas les produits d’une fiction mais ils existent bel et bien dans la réalité.Les auteurs, dont on ressent les motivations humanistes, sont aussi d’excellents cinéastes qui savent alterner de vraies scènes d’action avec des gags sublimes. Et ,cerise sur le gâteau ,Vincent Cassel est surprenant de naturel, imité en cela par Reda Kateb,excellent. Pour se réconcilier avec ce monde souvent insupportable.
Une oeuvre destinée à défier le temps
J’accuse de Roman Polanski est peut-être le dernier grand film classique que nous pourrons déguster dans notre vie de cinéphiles, nous qui privilégions la beauté de la mise en scène ainsi que la construction d’une œuvre destinée à défier le temps. On le sait, Polanski et Robert Harris se sont attachés à suivre le parcours du colonel Picquart, antisémite parmi d’autres, qui découvre, dans le dossier à charge contre le capitaine Dreyfus, un élément louche l’incitant à rechercher la vérité. Il agit en dépit des obstacles érigés par l’armée pour étouffer toute tentative d’innocenter le capitaine, déporté à l’île du Diable.
Le thème de l’enfermement
Après sept années de travail acharné, Polanski et son équipe sont parvenus à faire un film d’auteur passionnant qui n’est pas sans rappeler le travail d’un autre grand metteur en scène, Alfred Hitchcock. Rappelons que l’un des thèmes favoris du réalisateur est l’enfermement, aussi suivons-nous l’enquête de Picquart à travers des lieux peu hospitaliers. Ainsi en est-il du QG du renseignement situé dans un hôtel pourri, avec odeurs nauséabondes et tripot pour les indics. Adoptant délibérément une narration qui est celle du thriller, ce film de plus de deux heures cloue le spectateur à son fauteuil. Signalons aussi que Jean Dujardin est tout simplement formidable et trouve ici son apothéose. Il en est de même des autres acteurs représentant la fine fleur du cinéma français.
Un mot aussi pour Les misérables de Ladj Ly qui peut être vu comme une suite de La Haine de Matthieu Kassovitz. Plus qu’un constat objectif de la situation des banlieues, ce film est un polar d’action vibrant, avec un final proprement génial. Bonnes fêtes à vous, amis cinémanes, et à très bientôt en 2020
J’accuse un grand film!