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The Rider.
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Spielberg en chute libre, un film indépendant américain et Huppert au top

En avril, ne te découvre pas d’un film, dixit le proverbe cher aux cinéphiles, même si ce cru 2018 ne nous a pas apporté les merveilles espérées.

Il était tant attendu et il nous a beaucoup déçus: le nouveau Spielberg intitulé Ready player one  n’est qu’un gigantesque jeu vidéo en hommage à la culture Geek. Passons sur la vacuité du  scénario et l’infantilisme du projet, qui devrait être interdit aux plus de 12 ans mais, plus sévèrement, accordons un zéro pointé à la mise en scène elle-même, qui pourrait inspirer le prochain Besson. Aucune nouveauté sur la conception des « avatars » copiés sur ceux de James Cameron, ni sur les scènes de références aux grands classiques. Shining est tout simplement copié et King-Kong recopié pour la enième fois. Il se pourrait que ce metteur en scène, que nous avons été nombreux à adorer, ne pense désormais plus qu’au tiroir-caisse, hélas.

Le cavalier prolétaire

Beaucoup plus sympa et réussi, The Rider est une sorte de western actuel réalisé avec talent et délicatesse par Chloé Zhao, metteure en scène d’origine chinoise qui vit à Hollywood depuis une dizaine d’années et qui s’intéresse aux minorités malmenées par l’histoire américaine. Ici, nous sommes dans le Dakota du Sud où vit Brady, espoir du rodéo, qu’un accident oblige à renoncer à sa passion. Zhao nous montre la vie morne des pauvres dans ces paysages géants où les plaisirs sont limités. Brady en vient à parler plus à son cheval qu’à sa famille et la caméra s’attarde sur ce monde à part. Elle parvient à  nous captiver

Bizarre autant qu’étrange

Madame Hyde.

Parfois, l’ange du Bizarre inspire le cinéma Français et Madame Hyde est là pour nous le prouver. Madame Géquil, professeure de physique, chahutée et timorée, se transforme en Hyde au cours d’une expérience. Elle va alors se venger des malheurs qui la frappent en devenant une créature de feu qui enflamme ses persécuteurs. Son mari, José Garcia, est indifférent à tout, quant à son supérieur larvaire, incarné par Romain Duris, il a tous les attributs d’un proviseur attaché à ce que l’ordre règne, sans vouloir y regarder de trop près. Isabelle Huppert est formidable dans le rôle de madame Géquil et elle porte une grande partie du film sur ses épaules. Quant au réalisateur, Serge Bozon, il a le sens de l’étrange et c’est pour cela que nous suivrons ses prochains films avec une attention particulière.

À propos de l'auteur

Roger Herzhaft

Né à Strasbourg, il a exercé la profession d'opticien, passionné depuis toujours par le 7ème Art. Arrivé à Clermont-Ferrand en 1992, il fonde alors le "Cercle des Amis du cinéma" qu'il dirigera jusqu'en 2016,en tant que président. A animé ‌des émissions de télé et radio sur Clermont-Première, Radio Nostalgie et Radio France Bleu Pays d'Auvergne. Il aime en particulier le Western, Hitchcock, Truffaut, Steven Spielberg.

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