Le mois de mai nous semble prometteur, avec le retour d’une certaine liberté, et, surtout, la réouverture programmée de nos salles de cinéma, qui va nous permettre de voir enfin les films dans leur espace naturel. Et surtout de retrouver le public de cinéphiles qui permet, à chacun de nous, d’échanger de critiquer et de louer des œuvres trop longtemps confinées dans nos écrans domestiques.
Laure Calamy, heureusement
Pourtant, malgré la crise, les cinéphiles ont pu assister à une cérémonie des Césars, qui marquera définitivement l’esprit des téléspectateurs qui ont pu déguster, et être dégoûtés définitivement, des prestations obscènes de Corinne Masiero, « à poil comme les intermittents », couverte de rouge sang, et de celle de Marina Foïs, maniant avec inélégance quelque crotte nauséabonde, symbole de provocation qui aurait été mieux appréciée dans un bon régiment à l’ancienne où l’humour était assez éloigné de celui de Sacha Guitry. Les jurés ont couronné Adieu les cons, épithète qui sera définitivement accolée aux tristes participants de cette cérémonie bâclée, que les cinéphiles rangeront dans leur placard à balai….Une consolation, quand même : le prix d’interprétation attribué à Laure Calamy, superbe interprète de Antoinette dans les Cévennes.
Du coup, quitte à passer pour un ami américain, il convient de saluer d’un coup de stetson, la cérémonie des Oscars, très digne, qui a couronné un film dirigé par un grand artiste français Florian Zeller pour son film The Father interprété par le grand Anthony Hopkins. Nous en perlerons dès sa sortie prochaine sur nos écrans.
L’aisance de Maïwenn
Mais nous n’avons pas chômé pour autant, et la vision de films reste notre plaisir principal. Et aussi le plaisir de la découverte d’œuvres parfois passées en coup de vent : Mon Roi de Maïwenn -2015- est passionnant car il raconte l’histoire de l’ amour fou d’une jeune femme (Emmanuelle Bercot) pour un séducteur de pacotille incarné formidablement par un Vincent Cassel plus que parfait. Bien sûr cet amour deviendra une catastrophe pour la jeune Tony. Ce qui surprend le plus, c’est la totale maitrise de la réalisatrice qui passe du présent au passé, avec une aisance exceptionnelle. Elle sait parfois donner un souffle de poésie à certaines séquences, et je pense à celles de la piscine…Certes le scénario peut rappeler parfois César et Rosalie mais Maïwenn va très loin dans l’histoire de ce couple déchiré …Un triple bravo mérité.
Un mot aussi pour dire beaucoup de bien d’un film d’Edmond T Gréville sorti en 1947 : Le diable souffle, mélo baroque, inspiré de ceux du grand Abel Gance ,où l’on peut retrouver Charles Vanel et Jean Chevrier, acteurs remarquables qui ont marqué le cinéma français de la grande époque.. Bon mois de mai !
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