Décidément, ce virus est redoutable. Pas seulement pour notre santé mais aussi pour tout ce qu’il bouleverse dans notre façon de vivre… Confinements et déconfinements se succèdent en jouant avec nos nerfs et, aussi, avec tout ce qui nous est cher… Ici, je parlerai surtout de notre Art, septième du nom, qui est rudement touché… Salles quasiment vides (avant que les cinémas ne referment !), sorties retardées, et aussi nouvelles chaines qui débitent des films qui auraient eu leur place éminente dans nos temples, dédiés à notre Art. Cependant, votre chroniqueur a vu des œuvres dignes d’intérêt .
Une grande actrice et un âne
Antoinette dans les Cévennes de Caroline Vignal est une réussite exemplaire. Magistralement filmé dans des décors quasi-westerniens, et pourtant bien de chez nous, ce film nous fait vivre l’aventure d’une femme qui part à la recherche de l’homme qu’elle aime dans les Cévennes où elle va parcourir les chemins de randonnées en compagnie de Patrick, qui n’est autre qu’un âne, à la fois buté et attachant. Caroline Vignal adopte un style d’un louable classicisme et, surtout, elle a eu l’idée géniale de donner le rôle principal à la craquante Laure Calamy qui s’avère être une grande actrice… Cerise sur le gâteau, on peut écouter la chanson qu’interprétaient Dean Martin et Ricky Nelson dans Rio Bravo… Triple bravo donc à cette œuvre à la fois drôle et émouvante.
Far West et dessin animé
Autre réussite, carrément westernienne celle là : Calamity, qui a l’originalité d’être un dessin animé, réalisé par René Chayé. Son but: raconter les aventures de la célèbre « Calamity Jane » durant son enfance et son adolescence. Visuellement, l’auteur a cherché la simplicité graphique des personnages et à retrouver les espaces gigantesques en cinémascope qu’il souligne intelligemment avec une excellente musique de Florencia Di Concilio qui mêle le Bluegrass aux sons d’un orchestre symphonique. En cherchant dans ma mémoire de vieux westernophile, l’histoire de la jeune Calamity n’a jamais été narrée dans les nombreux westerns américains qui ont fait la gloire du genre.
N’est pas Hitchcock qui veut
Les Apparences de Marc Fitoussi se présente comme un polar d’inspiration chabrolienne, avec en vedettes Karin Viard et Benjamin Biolay plutôt en forme. Le film commence bien mais il s’embrouille très vite en devenant totalement invraisemblable…Hitchcock en aurait fait un grand film mais Fitoussi, plutôt connu pour ses comédies, s’essouffle et le spectateur en sort essoré. Un mot aussi pour The Relic, film d’horreur australien de Nathalie Erika James qui met en scène un trio familial pris dans des tourments liés à la destruction de son lieu de vie. Il va se trouver réuni dans une scène émouvante qui est la clé de l’œuvre.
Avec mes salutations les plus cinéphiliques.
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