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Quand l'école est finie pour les élèves, c'est bientôt l'heure de la réunion parents-profs... Photo D.R.
Chroniques

Parents VS Professeurs

Impossible d'y couper. L'heure de la première réunion parents-professeurs de l'année est arrivée.

Le mois de novembre est sans conteste le plus détestable de l’année. Outre – dans le désordre -la pluie, le froid, les matins glauques, le premier rhume, les collants qui grattent… il est le mois haï de la première réunion parents profs !!!
Dieu sait pourtant que vous avez tout fait pour y échapper, jusqu’à feindre une gastro-entérite foudroyante qui n’a trompé personne, et surtout pas monsieur votre époux qui avait pour sa part prévu de longue date une grève surprise de la SNCF…

Mon ado, ma bataille

C’est l’humeur belliqueuse que vous franchissez le portail du collège, bien décidée à en découdre avec le premier professeur qui oserait mettre en doute, ne serait-ce que d’un sourire mal à propos, l’intelligence de votre progéniture adorée… Pourtant, à l’instant même où vous vous retrouvez en rang par deux à la porte de la classe, à échanger en chuchotant les rumeurs les plus alarmistes sur les professeurs, une angoisse bien connue vous tord le ventre. Vous repassez mentalement le dernier bulletin, y cherchant vainement un quelconque espoir de ne pas ressortir de l’épreuve complètement brisée, en caressant vaguement l’idée de revendre votre ado sur Le Bon Coin pour le prix d’une boîte de tranquillisants. Las, la porte s’ouvre devant un parent à la mine réjouie de celui qui se régale béatement des louanges entendues. L’espace d’un instant, vous le haïssez furieusement. Vous résistez crânement au prof de français. Bien sûr que petit chéri a lu tous les livres du trimestre, la preuve, il vous les a racontés. Surtout le dernier où le mec il veut se la péter et que malgré qu’il ait appris les manières des bourges il passe quand même pour un con. Ah, c’était Le Bourgeois Gentilhomme ? Dans la version originale ? Remarquez, maintenant que vous le dites… Bon l’essentiel c’est bien d’en retenir quelque chose, non ?

Mon ado, ma guerre de tranchées

Forte de cette petite victoire, c’est la tête haute et le cœur (presque) léger que vous prenez place – la jambe haut croisée, que ne feriez-vous pas par amour maternel – devant le terrifiant professeur de mathématiques. Son « Ah ! vous êtes la mère d’Arthur… » vous laisse perplexe, mais pas pour longtemps. Catastrophe, scandale, rien à faire, perdu pour l’enseignement, indécrottable… les mots pleuvent sur votre échine courbée, vous faisant regretter amèrement les centaines (milliers ?) d’euros sacrifiés sur l’autel du soutien scolaire que vous auriez pu investir dans un Kelly du plus heureux effet. Rien de tel que la contre-attaque !!! Car Arthur maîtrise parfaitement les probabilités. Oui monsieur, il n’est qu’à voir avec quel brio il organise ses révisions, jonglant avec les impasses, optimisant les valeurs sûres, pariant sur les sujets, calculant au plus près le risque minimal… Un vrai stratège, dont les autres feraient bien de s’inspirer ma foi ! Le prof de gym vous accueille à bras – qu’il a fort joliment musclés – grand ouverts. Ses compliments sont le velours dont votre cœur de mère a tant besoin. Dieu, que vous êtes fière de votre Arthur ! Jusqu’au prochain bulletin…

À propos de l'auteur

Caroline Abramovitch

Clermontoise d’origine, ayant usé ses jeans sur les bancs de l’Ecole de Commerce, elle quitte la région en 1985. Longtemps exilée en Haute-Savoie, elle commence par enseigner le marketing et la vente avant de renouer avec sa passion de l’écriture, en devenant journaliste pendant quinze ans dans un magazine féminin régional sur les deux Savoie et Genève. De retour en Auvergne depuis 2010, elle partage son temps entre l’accompagnement d’enfants en situation de handicap, la pratique de la réflexologie et l’écriture.

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