La candidature de Clermont comme capitale européenne de la culture en 2028, ses retombées espérées ou encore la perte du rôle de capitale régionale: des sujets abordés lors de la première partie de l’entretien qu’Olivier Bianchi a accordé à 7 Jours à Clermont. Mais l’heure tourne et les thèmes à aborder ne manquent pas…
7 Jours à Clermont: Quelles sont vos relations avec Laurent Wauquiez, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes et leader du parti Les Républicains?
Olivier Bianchi: Nous sommes en désaccord politique sur à peu près tous les points. Pour autant, nous sommes en coopération et en coordination lorsqu’il s’agit de l’intérêt du territoire et je peux dire que nous travaillons en bonne intelligence. Je ne suis pas un dogmatique et je préfère faire preuve de pragmatisme et du sens des responsabilités. A mes yeux, seul compte l’intérêt de Clermont et de ses habitants. C’est pour cela et cela seulement que j’ai été élu.
« La future ligne de transport passera par la gare »
7JC: Clermont est la seule métropole du Massif-Central mais, administrativement, ce territoire n’existe pas. Y-a-t-il néanmoins une carte à jouer?
O.B: Il y a quand même une réalité géographique et notre influence dépasse largement les quatre départements de l’Auvergne, notamment en terme d’université, de commerces ou de grands événements C’est une réalité que nous ne pouvons ignorer. Donc nous avons un rôle important à jouer en tant que seule métropole de ce vaste territoire, cela nous rattache au Massif-Central, nous donne des responsabilités. Il existe un comité de Massif auquel nous avons adhéré et au sein duquel il convient de prendre toute notre place, même si ça n’est pas une structure de décision politique…
7JC: Qu’en est-il de la nouvelle ligne de transport? Où en est-on? Quand seront annoncées les décisions à ce sujet?
O.B: Ce sera le cas au mois de mai. Je suis allé récemment à Mulhouse, à Nantes et nous situons maintenant dans la phase de décisions. Il est déjà certain que la ligne passera par la gare et que ce sera un équipement en site propre, à haut degré de service…
7JC: Deux mots sur le Théâtre de la Comédie de Clermont…
O.B: C’est un projet emblématique, réalisé par une grande signature. Le théâtre est le symbole du renouveau d’une architecture ambitieuse. Et sur un autre plan, la Comédie de Clermont méritait bien de trouver un lieu à sa mesure.
7JC: Le chantier de l’Hôtel Dieu est entré dans une phase active. Etes-vous satisfait de ce dénouement et comment qualifieriez-vous le projet?
O.B: Lorsqu’on se souvient de la situation dans laquelle nous nous trouvions il y a trois ans, alors oui, je suis content d’en être arrivé là. Il existait trois contraintes: la nécessité de densifier en terme urbanistique, celle de maintenir des espaces verts et, enfin, il était indispensable de trouver une place pour la bibliothèque. Il fallait résoudre ces trois paradoxes. En tenant compte de tous ces aspects contraignants, le projet ne me paraît ni raté, ni idyllique…
« Emmanuel Macron, une rock star »
7JC: Vous êtes maire depuis 2014 Que retenez-vous de ces quatre premières années?
O.B: Politiquement, comme personnellement, ce furent des années de découverte et de mise en place des conditions de la réussite d’un projet. La fonction est à la fois exigeante et ô combien passionnante, à la mesure des responsabilités endossées. Il y a là des outils, les leviers pour dessiner l’avenir d’une ville. C’est exaltant et le temps passe vite…
7JC: Quelle style de gouvernance espérez vous imposer ou incarner?
O.B: Je pense avoir mis en oeuvre une gouvernance transparente, cohérente et collective. Transparente parce qu’il faut expliquer les choses, faire preuve de pédagogie; cohérente parce qu’il faut être en conformité avec ses valeurs; collective parce que j’ai su regrouper autour d’un projet fédérateur et que je m’efforce de rassembler les citoyens à travers de davantage de démocratie participative. Chacun doit pouvoir trouver sa place…
7JC: Emmanuel Macron est-il votre idole?
O.B: C’est une rock star. Il a compris des choses de cette société et il est à la fois empathique et plutôt sympathique. Toutefois, j’ai un profond désaccord avec lui. Je ne crois pas que la droite et la gauche n’existent pas. Cela ma paraît un point de vue dangereux, susceptible de donner une grande place aux radicalismes. Je peux travailler avec lui mais ma place est bel et bien à gauche, de la même façon que le maire de Chamalières se situe à droite. Cela ne nous empêche pas d’œuvrer ensemble lorsque c’est nécessaire. Nier les réalités politiques, c’est aller vers une société sans valeur.
7JC: Imaginons que vous disposiez d’une journée sans rendez-vous, sans travail. Qu’en feriez-vous?
O.B: J’en profiterais pour lire, c’est certain. J’adore la lecture…Actuellement, je termine la biographie consacrée à Philippe Seguin.
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