Le rendez-vous est fixé au beau milieu de la matinée. Direction l’Hôtel de Ville où Olivier Bianchi nous reçoit dans son bureau. Le même que celui de ses prédécesseurs, Roger Quilliot et Serge Godard. Mais tout de même, chacun des « premiers magistrats de la ville » y apporte sa touche personnelle, à partir de mobilier, d’objets ou de quelques aménagements. Là, autour d’un café bienvenu, celui qui conjugue les fonctions de maire de Clermont et de président de Clermont Auvergne Métropole répond aux questions de 7 Jours à Clermont.
7 Jours à Clermont: Samedi dernier, la place de Jaude accueillait « La Grande station » dans le cadre d’Effervescences. Quel bilan « à chaud » tirez-vous de cette opération?
Olivier Bianchi: La manifestation a rassemblé environ 30.000 personnes. L’enjeu de tels événement est de constituer un récit dans le cadre de notre candidature en tant que capitale européenne de la culture en 2028. D’autres rendez-vous se succéderont dans les prochains mois: une grande exposition sur l’émigration, un colloque sur la culture européenne. Nous avons prouvé notre capacité à mettre en oeuvre des temps festifs, populaires. Maintenant, il nous faut prouver que l’on peut organiser des expositions majeures, des colloques et affirmer ainsi notre ambition.
« Le train du XXIe siècle »
7JC: Où en est-on justement du projet de candidature?
O.B: En 2023, ce sera le dépôt du dossier, une échéance capitale. Il s’effectuera auprès de la commission européenne. Lorsque nous connaîtrons la composition du jury, nous pourrons commencer à rencontrer les uns et les autres. J’irai à Leeuwarden, la prochaine capitale européenne de la culture, aux Pays-Bas, pour discuter avec eux, à Matera en Italie (NDLR: capitale 2019) pour mieux percevoir les attentes du jury. Ce sera une vraie compétition car une bonne dizaine de villes devrait être sur la ligne de départ, Montpellier, Rouen, Metz/Nancy, Saint-Brieuc et d’autres. Selon moi, la candidature de Clermont doit tourner autour de trois enjeux très forts: un discours artistique puissant, une adhésion des habitants, des entreprises, des mécènes, bref de l’ensemble du territoire et aussi l’idée d’une métropole qui prend le train de l’innovation, de l’intelligence, celui du XXIe siècle.
7JC: N’est-il pas difficile de motiver une population autour d’un projet à moyen voire à long terme? 2028, ça n’est pas demain…
O.B: C’est un enjeu que l’on va avoir. A nous de trouver la bonne temporalité. Toutefois, 2023 sera une vraie échéance. La réalité est qu’au tout début du projet, j’ai ressenti un peu de scepticisme de la part des Clermontois. Depuis Effervescences, il a fait place à une vraie curiosité bienveillante. Il nous faut passer à une autre étape: celle de l’adhésion de tous et de l’engagement…
7JC: Quelles retombées pourrait-on attendre en cas de succès du dossier de candidature?
O.B: Elles seraient économiques, touristiques… Les villes capitales européennes de la culture n’ont pas la même image avant et après. Je crois que ce serait aussi une date-clef de l’histoire de la ville.
« Cela nous tire vers le haut »
7JC: Tout autre sujet, Clermont a perdu son titre de capitale régionale au gré de la dernière réforme territoriale. Quelles sont, selon vous, les principales conséquences?
O.B: Nous avons maintenant un peu de recul et l’on peut tenter d’échapper à une vision fantasmée… Du côté inconvénients, nous avons perdu des postes de commandement aussi bien dans le public que dans le privé. Clermont n’est plus la capitale politique: ça peut déstabiliser…Par contre, il y a des aspects positifs indéniables: des entreprises locales ont remporté des marchés sur Rhône/Alpes, nous avons gagné en ouverture sur le monde, cela nous tire vers le haut. Le bilan raisonnable est aujourd’hui mitigé. A nous de faire de cette situation une opportunité…
Retrouvez la suite de l’entretien demain sur www.7joursaclermont.fr
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